STEW & GERTIE

Travailler au journal de l’école me fait un bien incroyable. Je fréquente des personnes, je me sens à ma place et personne ne juge. Nous sommes une équipe qui travaille ensemble pour agrémenter la belle université de Great Academy avec des articles, des évènements. J’aime faire ça. Nous travaillons en binôme et Cassie est vraiment une chic fille. Elle est en langues, mais elle n’a des cours que le soir puisque la journée, elle travaille dans un magasin de vêtements pour enfant. C’est une jeune maman de plus de la vingtaine et je la trouve tellement courageuse de poursuivre ses rêves tout en offrant une belle vie à son enfant. J’aimerais lui ressembler plus tard. Nous avons beaucoup discuté de l’avortement et d’ailleurs, nous en avons fait un article ensemble la seconde semaine de mon arrivée. Nous sommes du même avis. Elle n’a pas pu avorter malgré son jeune âge et ses projets d’avenir presque dissolus avec l’arrivée d’un bébé. Mais elle n’a pas abandonné pour autant, soutenue par sa famille et le papa. Moi aussi, si un jour je tombais enceinte alors que je suis toujours en étude, je ne pourrais me résoudre à le faire partir. Car même si ce n’est qu’une graine au départ, je penserais trop à l’avenir qu’il aurait pu avoir si je l’avais gardé. Mais c’est une chose qui n’est pas prête de se produire, il faudrait pour cela que j’ai un copain ou que je plaise. Au cours du mardi, notre professeur annonce qu’un élève du deuxième groupe aimerait échanger, car cela bloque ses entraînements sportifs. Malheureusement, je suis la seule disponible puisque n’ayant aucune obligation externe. À regret, je dois quitter Cassie mais avec la promesse d’échanger par message ou skype. Ainsi, j’aurais journalisme le lundi et jeudi à présent. Je crains un peu que l’ambiance de l’autre groupe ne soit pas la même, que je me retrouve en binôme avec quelqu’un qui me jugera ou n’aimera pas travailler avec une fille comme moi. Je vais devoir refaire un travail sur moi, m’ouvrir une nouvelle fois. Le cœur battant, je quitte mon cours de chimie avec le sourire. J’ai accepté de participer à un concours. J’ai déjà deux victoires derrière moi lorsque j’étais au collège. Sac en bandoulière, je me dirige vers la salle où aura lieu le cours. Je n’ai pas le même professeur en plus, de quoi réellement angoissée pour une fille comme moi. J’arrive avec cinq minutes de retard, malheureusement ce sera ainsi puisque mon cours se termine lorsque celui de journalisme débute. Mais le professeur est prévenu. Une fois devant la porte, je respire un bon coup. Je vérifie que je ne possède pas une tâche ou un défaut qui me désavantagerait plus que je ne le suis déjà. Jean, pull large à capuche, je n’ai rien d’exceptionnel, mais ça camoufle bien. Glissant une mèche derrière mon oreille, je frappe et la porte s’ouvre dans les secondes qui suivent. Sourire forcé. « Ah miss Robinson. Venez, entrez ! » Je fais un pas, puis deux en avant pour affronter le regard des autres. Ils sont tous à table, leurs têtes levées vers moi. La mienne se baisse, gênée. « Je suis heureux de vous accueillir dans notre groupe miss Robinson, votre premier article avec miss Olympe était vraiment bon. » J’étire un sourire, hochant de la tête, ne sachant quoi dire ou faire. Il lève la main pour me montrer la table vide au fond de la salle. « Vous serez en binôme avec Monsieur O’Connor. » J’avance entre les tables, allant m’installer à côté de lui. Un garçon. Je tourne le visage vers lui, croisant ses prunelles azur. Bon sang, un garçon et foutrement beau en plus. Je dévie rapidement, sortant mon cahier et mes stylos. Le seul garçon avec qui je parle, c’est un inconnu répondant au prénom de James. Rencontre par skype, nous sommes très différents et à la fois, assez ressemblants. Et puis, je pense qu'il ne me laisse pas indifférente. Si je laissais la véritable Gertie sortir, je serais un peu fofolle sur les bords. Mais non, le regard des autres, ce qu’ils peuvent penser de mes gestes me bloque, encore une fois. Le professeur parle, pose des questions à propos du projet de l’année, tester le serveur skype de l’université. Étant la nouvelle du groupe, je ne suis pas surprise qu’il s’adresse à moi. Joues rouges, je prononce en gardant la tête sur mes mains qui tirent sur le bas de mon pull. « Oui, j’y suis. Hmh… C’est très bien, enfin, je fais de bonnes rencontres. J’ai remarqué un léger problème lorsqu’il y a beaucoup de monde. Comme un saut du réseau je pense…» Je lève la tête vers le professeur. Il étire un sourire, s’adressant à d’autres en prenant des notes. Mon cahier est rempli de textes, que ce soit pour le journal ou de simples poésies. Quelques partitions légères. Je m’arrête aux pages blanches, prête à attaquer sur l’article à écrire. Il donne le thème à tout le monde, puis il s’approche de nous. Je n’ai pas encore adressé un second regard ou un mot à mon binôme. Mais sa présence me rend étrange. « Bien, j’ai une proposition d’article pour vous deux. Il y a des forains qui s’installent ce soir sur Brooklyn, et nous avons eu des places gratuites pour tester certaines nouvelles attractions avant l’ouverture officielle demain. Si vous n’avez rien de prévu ce soir, vous y allez pour les essayer et vous nous ferez un article sur ça, pour lundi. Est-ce que ça vous convient ? » Euh. Je tourne la tête vers mon binôme, espérant qu’il donne la réponse que j’attendais. Une soirée avec un mec comme lui, mon dieu.

GERTIE & STEW

La réconciliation avec Clive est une chose aisée. On ne reste jamais trop longtemps en froid, allez savoir les raisons, on doit trop s’aimer, c’est tout. Je serre une nouvelle fois mon frère dans mes bras, je sais qu’il en a gros avec la nouvelle perte du bébé de sa femme. J’ai passé une bonne partie de mon temps libre avec lui, mais là, je dois retourner à la fac. En vérité, je préférerais rester avec lui, mais je ne peux pas me le permettre, les absences ne font partie de mes habitudes et je ne veux pas que cela débute, même pour un problème familial. J’enfourche ma moto, mon casque et après un signe à mon grand frère, je mets les gaz jusqu’à la grande avenue pour gagner la Great. Moins de dix minutes après, je suis déjà devant mon bâtiment, descendant de mon engin et rentrant dans la maison de ma confrérie. Montant quatre à quatre les marches, j’arrive dans ma chambre, je jette mon casque les clés et mon blouson sur le lit avant de prendre mon sac de cours et de filer vers les bâtiments centraux, j’ai un cours de journalisme, qui m’attend. J’arrive tout juste, alors que le prof est sur le point de fermer. « Vous arrivez à temps, Monsieur O’connor. Cinq minutes après et je vous déclarais perdu » Je ne peux empêcher un sourire, mon prof me connait, je ne suis jamais en retard et si je le suis, ou absent, c’est qu’il y a une chose grave. Je m’assois à ma place habituelle, je sais que mon binôme a échangé sa place avec une fille de l’autre groupe, j’espère seulement qu’elle n’est pas ce genre de fille superficielle et chiante qui ne parle que d’elle sans faire le moindre effort d’écriture. Le cours débute et je suis heureux que mon professeur m’attribue le sujet que je voulais. Je m’apprête à lui répondre à sa question, mais on frappe et je me rassois attendant que la personne entre. C’est mon binôme et je suis ma foi…surpris. Ce n’est pas possible…on dirait…elle me fait penser à cette fille, Lison, avec qui je discute beaucoup. Bien entendu, je ne peux déduire cela qu’avec une photo d’elle jeune, mais, ce visage, cette frimousse, on dirait vraiment elle. Elle est timide, comme ce qu’elle me disait…je souris lorsqu’elle s’assoit près de moi et je lui fais un rapide clin d’œil en signe de salut. J’écoute de nouveau le prof et je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur ma nouvelle binôme, est-ce que je lance ? Non, attendons. Le prof parle de Skype et je me tourne machinalement sur ma voisine.  « Oui, j’y suis. Hmh… C’est très bien, enfin, je fais de bonnes rencontres. J’ai remarqué un léger problème lorsqu’il y a beaucoup de monde. Comme un saut du réseau, je pense…» Comment ne pas trouver la coïncidence amusante, mais à y bien réfléchir, si elle est vraiment Lison, est-ce son vrai non et est-ce que je ne me trompe pas ? Je suis pensif lorsqu’on m’interroge sur ce que je pense de Skype. « C’est un bon outil de communication entre les étudiants, mais j’ai pu relever beaucoup d’abus de certains étudiants et certains se montrent même stupides. Comme tous les moyens de communication virtuelle, je ne trouve pas cela approprié, rien ne remplace la vraie rencontre, au moins, nous ne sommes pas derrière un écran et nous avons plus de mal à cacher qui nous sommes vraiment » J’ai un petit regard vers Lison, qui ne me prête aucune attention. Après quelques minutes, le prof revient vers nous, avec les billets de la fête. Quelle chance, j’adorais les attractions.  « Bien, j’ai une proposition d’article pour vous deux. Il y a des forains qui s’installent ce soir sur Brooklyn, et nous avons eu des places gratuites pour tester certaines nouvelles attractions avant l’ouverture officielle demain. Si vous n’avez rien de prévu ce soir, vous y allez pour les essayer et vous nous ferez un article sur ça, pour lundi. Est-ce que ça vous convient ? » Je saisis les places que me tend mon prof et je suis aux anges, ça allait me faire du bien. « Moi, ça me va. Si, toi aussi, ça te convient…Euh…c’est comment ton prénom ? Moi, c’est Stew » Le prof nous laisse entre nous, se frottant les mains avec un « parfait, c’est réglé » Elle n’ose pas me regarder et je sens bien pourquoi elle disait être timide, même si je n’ai pas encore la certitude que c’est elle. « Je n’ai jamais dévoré personne. Mes parents me l’ont interdit…Gertie…On a le reste du cours pour se connaitre et mettre en place notre article, alors…Tu as des choses que tu veux savoir sur moi, avant qu’on ne passe la soirée ensemble ? Moi, j’aimerais savoir…quelles sont tes études et ce qui te plaît dans le journalisme ? Pourquoi, tu ne me regardes pas dans les yeux et…ton âge ? Ce sera déjà une bonne base, non ? » J’étais direct, je mettais à l’aise, enfin je l’espérais.

STEW & GERTIE

« Moi, ça me va. Si, toi aussi, ça te convient…Euh…c’est comment ton prénom ? Moi, c’est Stew » Il dit oui et je me rends à l’évidence que je vais devoir passer ma soirée en sa compagnie. Non pas que cela me rebute, j’adore les parcs d’attractions même si je n’ai eu l’occasion d’y aller qu’une ou deux fois en tout. Mais avec un garçon, que je ne connais pas et qui de surplus, est vraiment beau. De quoi rendre mal à l’aise la fille que je suis. Le professeur s’éloigne satisfait après avoir donné les billets à mon binôme sous le nom de Stew. Je donne le mien, par politesse en écrivant sur mon cahier le thème de la soirée, parc d’Attractions. « Gertie. » « Je n’ai jamais dévoré personne. Mes parents me l’ont interdit…Gertie…On a le reste du cours pour se connaitre et mettre en place notre article, alors…Tu as des choses que tu veux savoir sur moi, avant qu’on ne passe la soirée ensemble ? Moi, j’aimerais savoir…quelles sont tes études et ce qui te plaît dans le journalisme ? Pourquoi, tu ne me regardes pas dans les yeux et…ton âge ? Ce sera déjà une bonne base, non ? » Je tourne mon visage vers le sien, croisant ses prunelles bleu clair. Oui, il n’y a pas de doute, c’est plus qu’un beau garçon. Pourquoi je ne le regarde pas dans les yeux, voilà le genre de question qui fait monter le rouge à mes joues et me fait détourner le visage aussi vite. « Euh… Je ne suis pas comestible, empoisonnée dès la naissance, tu mourrais directement… » J’étire un sourire, notant sur mon cahier le nom des attractions que je lis sur les tickets. Puis j’ajoute, de toute façon, il fallait bien que notre binôme soit dans une bonne ambiance pour le bien de cette prochaine soirée. Bon sang, j’ai le cœur en ébullition rien que d’y penser. J’espère que James sera connecté, il faut que je lui en parle. « Je suis en physique chimie, première année. J’ai dix-sept ans et oui, j’ai sauté une classe. » Je tourne la tête vers lui, le regard indirect vers lui. « Je fais du journalisme parce que j’aime donner mon avis, mon ressenti sur certaines choses, sur certains éléments, mais également faire des recherches pour appuyer ou aider les autres. » J’étire un mince sourire, levant les yeux vers lui avant de les baisser à nouveau en trifouillant le bas de mon pull. « Quant à ta question, c’est juste que je suis comme ça… » Rien de plus, il ne faut pas trop m’en demander. Question d’habitude, je n’aime pas lire les regards des autres, car ils sont toujours expressifs sur les ressentis. « Je te retourne les questions, Stew. » Je reprends mon stylo, continuant de noter les attractions que l’on doit faire. J’espère qu’il n’y en a pas sur l’eau. Je déteste l’eau. Enfin, tant que j’ai pied, tout va bien, mais après, c’est plus délicat. J’écoute ses réponses avec un sourire. Il a des similitudes avec James, c’est étrange. Pourtant, ils ne se ressemblent pas. Et puis, Stew est en seconde année. Je tourne la tête vers lui lorsqu’il termine, étirant un sourire. « Enchantée Stew ! » Mon regard se tourne vers le professeur un instant avant que je ne demande. « Tu préfères quelle heure, pour ce soir ? Si tu as des engagements ou autres… »

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Je capte le moment même où ses prunelles e fixent vers moi. La lumière n’est pas la même, et il manquerait le maquillage, mais je suis presque certain qu’il s’agit bien de Lison. Et je comprends mieux qu’elle m’est donnée un faux non, comme je l’ai fait moi-même. J’observe en me penchant un peu ce qu’elle note sur son cahier, serait-elle à ce point méticuleuse. Cela me fait bien sourire, mais je me concentre rapidement sur ce qu’elle me dit en réponse à mes questions que j’ai volontairement posées pour savoir si Gertie Robinson est bien la fille nommée Lison sur Skype. « Je suis en physique chimie, première année. J’ai dix-sept ans et oui, j’ai sauté une classe. » Bingo, si j’avais des doutes, cela fait bien trop de coïncidences pour que cela en soit une personne différente. « Je fais du journalisme parce que j’aime donner mon avis, mon ressenti sur certaines choses, sur certains éléments, mais également faire des recherches pour appuyer ou aider les autres. » Son geste est tout à fait ce que j’imaginais de Lison, timide et mal à l’aise et pourquoi ? Sans doute parce qu’elle n’a pas la taille mannequin, mais sérieusement j’ai beau y regarder plusieurs fois, elle n’a rien de moche en elle. « Quant à ta question, c’est juste que je suis comme ça… Je te retourne les questions, Stew. » J’adore cette manière de me poser des questions et de se détourner sans me regarder, soit elle n’a posé ces questions que par courtoisie, soit elle est véritablement une coincée des relations directes. Je m’éclaircis la gorge tout en me rapprochant pour la forcer à me regarder, c’est plus poli tout de même. « Je suis en seconde année de Droit, j’ai bientôt 20 ans et la connerie toujours présente… » Elle sourit et je m’en félicite. Je continue donc pour la mettre à l’aise. « J’ai toujours eu une passion pour les gens qui informaient les autres, mais je suis contre les propagandes et la non-information, je tente à ma façon de lutter contre la corruption journalistique et de faire respecter la liberté d’expression. Je suis un vrai militant, en gros » Je me penche vers elle pour regarder son regard qu’elle tente de cacher derrière ses cheveux. « Et je peux te regarder dans les yeux, sans être troublé…» Elle rougit et je recule ne voulant pas la brusquer ou lui faire peur. « Voilà, maintenant, tu connais un peu mieux ton binôme » Elle me sourit, c’est que je ne l’ai pas trop choqué, tant mieux. « Enchantée Stew ! » Le cours n’est pas encore fini loin de là, mais déjà je ressens son envie d’être n’importe où sauf près de moi. Je ne sais pas comment faire pour lui faire prendre confiance en moi. « Tu préfères quelle heure, pour ce soir ? Si tu as des engagements ou autres… » Je m’adosse à la chaise, faisant un geste large et vague. « Je n’ai pas d’engagements pour ce soir, je serais disponible lorsque tu le désireras » Elle se trouble de nouveau, refermant son cahier et me lançant l’heure à laquelle, elle serait prête. « Parfait, alors vers 19h30. Ca me va…on se retrouve dans le campus ou à l’entrée de l’université » J’attends sa réponse et nous continuons de discuter de comment tourner notre article et déjà je gagne du terrain, elle se lâche un peu avec moi, il faut dire qu’avec mes blagues pourries, elle ne pouvait pas faire autrement que rire. Il est déjà l’heure et j’attrape mon sac, saluant Gertie avant de filer dans les couloirs, je me sens heureux, mais je n’en connais pas la cause, peut-être parce que la fille qui plaisait sur le net n’est autre que la jolie Gertie qui vient de devenir mon binôme. Le reste de la journée se passe et j’ai juste le temps de rentrer prendre une douche après mon entrainement à la salle de sport. J’enfile un jean et un polo avec une veste de cuir marron. Je grimpe sur ma moto et je fonce vers Brooklyn, traversant le grand pont en face de Chinatown. J’arrive en moins de 15 minutes vers le parc où se trouve la fête foraine, je gare ma moto et je fais un signe de main à Gertie qui attend déjà. Le temps de mettre l’antivol à ma moto et j’arrive vers elle au pas de course. « Je suis en retard ? » Elle hoche de la tête et je lui souris avant de lui tendre son billet. « On y va ? » Je la laisse entrer en premier, avec la nuit qui est déjà tombée, toutes les attractions sont illuminées et cela donne une ambiance que j’adore. L’odeur des sucreries, barba papa et autres churros, me monte au nez et j’ai envie de dévorer un sachet de beignets immédiatement. « Je n'ai pas mangé avant de venir...tu as faim ? »

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« Je n’ai pas d’engagements pour ce soir, je serais disponible lorsque tu le désireras » Je ferme mon cahier, donnant l’heure à laquelle je pense être prête. « Disons 19h30 alors… » « Parfait, alors vers 19h30. Ca me va…on se retrouve dans le campus ou à l’entrée de l’université » Le mieux serait de se retrouver directement devant l’entrée du parc. Ma voiture n’est pas en super état et j’aurais trop honte de le faire grimper dedans. Et puis, déjà qu’une soirée c’était beaucoup, mais il y aurait du monde. Dans ma voiture ou la sienne, c’était vraiment en duo. « Je pense qu’on peut se retrouver sur place. Devant l’entrée… » Les deux heures de journalisme passent rapidement, Stew est très drôle que j’en oublie ma timidité par moment. En plus, il semble ne pas porter de préjugé à ma présence ou à ce que je suis. La fin sonne et il s’éclipse rapidement non sans un signe que je lui rends timidement. Je ramasse mon sac, gardant mon cahier dans les mains. Je quitte la salle, rentrant directement jusqu’à ma confrérie. Les cours, c’est terminé pour moi aujourd’hui. Je claque la porte, lâchant un soupir. Je sors mes cours pour faire quelques exercices, ça me détendra avant l’heure. Vers dix-huit heures trente, je prends une douche, j’enfile un jean et un large pull. J’hésite à me maquiller, mais ce n’est pas un rendez-vous alors je repose mon mascara et je m’installe derrière l’ordinateur. James n’est pas connecté. J’ouvre la fenêtre pour lui laisser un message.« Salut James, catastrophe pour moi aujourd’hui. Ce soir, dans moins de dix minutes, je pars pour une soirée à Brooklyn. Jusque là, tout va bien. Mais j’y vais avec un garçon, très beau et je me sens stupide. J’espère que ça va bien se passer. Tu vas bien ? Peut-être qu’on se parlera à mon retour. Bye. » Je ferme mon ordinateur, prenant mon sac en bandoulière. Je tire sur le bas de mes manches, un dernier regard au miroir. Laide. Je quitte l’université pour prendre le métro. J’arrive avec cinq minutes d’avance. Il y a beaucoup de monde qui marche entre les attractions déjà, des cris et les odeurs de sucres. « Je suis en retard ? » Non, pas du tout. Je secoue la tête et il me donne le billet. Notre billet nous permettait de faire toutes les attractions, mais le reste est payant, comme boissons ou nourritures. « Je n'ai pas mangé avant de venir...tu as faim ? » Je tourne la tête vers lui, hésitant entre me laisser aller et au diable ce qu’il pensera, et ma crainte d’un changement de regard si je prends un sachet de churros. Mais je ne sais pas pourquoi, il me donne confiance. Alors, j’étire un sourire en hochant de la tête. On se dirige vers un stand, je regarde ce qu’il y a avant de m’approcher pour commander des churros. Je pose mon billet et tourne la tête vers lui. « Tu veux quoi ? » Je n’aime pas, ça fait radine de se payer uniquement sa part. Et même si je ne roule pas sur l’or, j’ai envie de faire plaisir. Il semble vouloir y mettre une objection et sans réfléchir, je réponds. « Oh tu ne vas pas râler pour un beignet, tu n’auras qu’à offrir des boissons tout à l’heure ! » Il semble surpris, mais certainement moins que je ne le suis. Il donne sa commande et je récupère la monnaie que je glisse dans mon sac. Nos gourmandises dans les mains, on commence à faire un premier tour du parc avant d’attaquer les sensations fortes. « Tu n’as pas le vertige ou autre chose ? Parce que je crois que celle-là… » Je montre une grande attraction de la main « on doit la faire… » J’étire un sourire en redressant le visage pour juger de la hauteur. Je n’ai pas le vertige et j’adore les sensations.

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Il fallait que je sois le plus simple possible ce soir, je l’étais en temps normal, mais vu la manière qu’elle avait de tirer sur ses manches, je me doutais bien que la demoiselle était nerveuse de ma présence peut-être. J’allais donc tout faire pour qu’elle se sente bien. Je sors mon porte-monnaie, mais elle se tourne vers moi et me demande ce que je veux. « C’est moi qui paie, c’est moi qui ai proposé… » « Oh tu ne vas pas râler pour un beignet, tu n’auras qu’à offrir des boissons tout à l’heure ! » Je souris de la voir aussi sûre d’elle et comme je ne veux pas paraitre trop lourd, j’accepte. « Très bien…un sachet de 6 churros pour moi, s'il vous plait, et donnez-moi, deux boissons… » Je dépose rapidement avant qu’elle ne le fasse un billet de 10$ sur le comptoir. J’attrape mon paquet et je glisse les boissons dans les poches de ma veste tout en remerciant Gertie pour les churros. Alors que je n’ai même pas fini mes friandises, on s’arrête devant un grand huit immense et je suis obligé d’y regarder à deux fois pour imaginer la chute que cela doit représenter. Ca va être brutal, ça va être terrible, mais bordel, ça va être bon ! « Tu n’as pas le vertige ou autre chose ? Parce que je crois que celle-là…on doit la faire… » Je fais une moue dubitative alors qu’elle semble excitée par l’attraction monumentale. « Jamais…mais, je pense que je n’aurais pas du manger des Churros. Garde ton sac, on ne sait jamais, je pourrais en avoir besoin… » Sans attendre qu’elle me suive, je suis déjà dans la file et je montre au responsable, mon entrée et le petit pass qu’on nous à remis à l’entrée. Il nous ouvre la barrière et je grimpe à l’intérieur. Gertie me rejoint et je lui fais signe de venir s’assoir près de moi. « Allez fais pas ta timide ! je veux t’entendre hurler ta peur ! Comme tu vas entendre la mienne ! » Elle rapplique et je souris avant de perdre celui-ci lorsque les lourds harnais nous tombent les épaules. Je lève les bras, lorsque la machine se met en marche dans un bruit caractéristique. « Ça va être mortteeelllllllll !!!!!! Wooooowwwwwwww » Je regarde son profil et je chantonne pour mettre de l’ambiance alors que le train monte, monte et monte encore. « Gertie…Et s’il y a un problème technique ? On va peut-être mourir ?! » Elle se tourne d’un coup vers moi, je viens de la mettre en panique et j’en suis content, je fais toujours ça avec mon frère. Pas le temps de réagir que le train dévale une pente vertigineuse et je laisse un cri puissant sortir pour évacuer mon adrénaline. Le train remonte d’un seul coup, loopings et tourbillons, c’est l’extase. Dans ces moments-là, je me sens vivre, comme jamais. L’attraction s’arrête à peine 4 minutes après et je ressors en pleine forme, tout excité. « Celle-là, on se la refait après toutes les autres »

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« Jamais…mais, je pense que je n’aurais pas du manger des Churros. Garde ton sac, on ne sait jamais, je pourrais en avoir besoin… » Erk. Je le rejoins alors qu’il est déjà dans la file d’attente, il passe le premier et je montre également mon pass. Il me fait un signe et je viens m’installer à côté de lui. J’ai le cœur qui bouillonne, de peur mais une bonne peur. . « Allez fais pas ta timide ! je veux t’entendre hurler ta peur ! Comme tu vas entendre la mienne ! » « Oh, je pense que tu vas m’entendre ! » Il sourit et je réponds avant de voir le harnais tomber devant moi. Le responsable vient vérifier que tout est en place. Mes pieds se tapent entre eux, signe de l’angoisse et de l’excitation à la fois. Stew lève déjà les bras lorsque le train démarre, et je ne peux m’empêcher de sourire. Sa bonne humeur est contagieuse même si je suis plus dans la réserve. Il commence sa longue montée, j’entends Stew à côté de moi, les autres derrière qui semblent tous aussi excité. On a un bon train, j’ai l’impression. « Gertie…Et s’il y a un problème technique ? On va peut-être mourir ?! » Je me tourne d’un seul coup vers lui, la panique visible sur mon visage. Mais quel idiot de dire ça juste avant la chute. J’ouvre la bouche pour répliquer mais le train penche et c’est le début. Je laisse ma voix s’exprimer, hurlant à pleins poumons. Bordel, elle est démente. J’ai des larmes qui glissent le long de mes tempes tellement je ris et je cris à la fois. Puis l’arrêt brutal, Stew est déjà sorti que je me décoince du siège. J’ai les jambes en coton, bon sang. J’adore mais j’ai toujours un temps de réaction après. « Celle-là, on se la refait après toutes les autres » Je tourne la tête vers lui, les larmes encore sur les joues, les cheveux dans tous les sens. « T’es fou… » Je ris légèrement, passant mes mains sur mes joues et tempes pour retirer les larmes. Je sors mon cahier de mon sac, prête à écrire ma critique de l’attraction mais Stew dit que je ferais ça tranquille à la fin. J’obéis sans rien dire, rangeant mon cahier alors qu’il reprend la marche. « Hmh, pourquoi pas un truc doux entre chaque grosse attraction ? » Il se tourne vers moi, j’étire un mince sourire en montrant la maison de la peur plus loin. J’adore ça. Pourtant, je ne suis pas amatrice des films puisqu’ils sont prévisibles et peu crédibles, mais ce genre d’attraction un peu sombre, c’est mon côté dark qui ressort. « Tu n’as pas peur des fantômes, Stew ? » Je me mords la lèvre avec un sourire, engageant le pas jusqu’à la grande maison qui surplombe les stands autour. Je montre mon pass, attendant qu’il me rejoigne pour entrer à l’intérieur. Des flèches fluorescentes sont au sol pour nous guider. J’observe autour de moi, avant de sursauter en faisant un bon en arrière lorsqu’un squelette tombe du plafond à quelques centimètres de nous. « Scrogneugneu, il m’a fait peur ce con ! » Je passe une main dans mes cheveux, tournant la tête vers Stew. Il me tourne le dos, j’arrive sur la pointe des pieds et je pose mes mains dans son dos en poussant un « bouh » puissant avant de rire franchement à sa réaction.

GERTIE & STEW

Fou n’était pas le mot, j’aurais dit gamin. « Gertie, on fera ça après, on a tout le temps pour le faire après avoir tout testé » Je sors ma boisson, et je tends celle de Gertie, qu’elle refuse. Je l’ouvre pour en boire une gorgée, j’avais la bouche plus que sèche après m’être égosillé dans l’attraction. « Hmh, pourquoi pas un truc doux entre chaque grosse attraction ? » J’avale ma boisson qui glisse, me laissant une sensation de fraîcheur bienvenue. « Hum…à quoi tu penses ? » Elle pointe du doigt la maison hantée, ce n’était pas mon attraction favorite, je trouvais qu’un bon film faisait plus flippé que ce genre d’endroit, mais après tout, pourquoi pas. « Tu n’as pas peur des fantômes, Stew ? » « Non…je n’ai pas peur… » Je lui emboite le pas, montrant mon pass et entrant. Mes yeux avaient du mal à s’acclimater à la subite obscurité qu’il y avait. Je ne voyais presque rien et ce n’était la pseudo lumière verte qui me permettait d’y voir plus clairement. J’entends Gertie pousser un petit cri, mais je ne sais pas du tout, où elle se trouve. Je vois enfin les grosses flèches sur le sol, mais je n’ai pas le temps de me tourner dans la bonne direction qu’une chose me touche et je sursaute, poussant un « WOW ! » sonore. « Gertie !!! Tu ne perds rien pour attendre… » Je me tiens au mur alors qu’on avance, je touche une chose gluante dont je ne peux définir l’origine, ce qui me fait retirer ma main très rapidement. « Je retire ce que j’ai dit, je n’aime pas les maisons hantées » Un vent s’engouffre dans le tunnel et on a presque l’impression d’entendre un suis moi. Je n’étais pas un pleutre et puis je me doutais bien que rien ne pouvait nous arriver, mise à part une grosse frousse si un type caché nous sautait dessus. On changea de salle, plus sombre encore, avec des sortes de draps qui remuaient et venaient nous chatouiller le corps. J’arrivais vers elle, me baissais pour ne pas m’en prendre une. Je touchais ses hanches attendant sa réaction qui ne fit pas attendre. Je ne pus m’empêcher de rire avant de foncer vers la sortie de la salle indiquée par les flèches. Je continuais en courant presque, voulant lui faire peur au moment où elle ne s’y attendait pas. Je me cachais donc derrière un squelette en latex et j’attendis. Elle entra, je pouvais deviner sa silhouette, les mains sur ses hanches, attendant que je me montre. Je bougeais le bras osseux de mon nouvel ami, sifflant comme un revenant « Wooooooooohhhh » Elle ne marcha pas et je dus me montrer. Quelques minutes après, nous sortions de la maison hantée, les cheveux avec quelques résidus de fausses toiles. « Et sinon, tu viens souvent dans des lieux comme ça ? Qu’est ce que tu fais en dehors de l’université ? » Je lui tendis sa boisson et cette fois, elle ne refusa pas. J’attrapais un churros que je coupais en deux lui offrant la moitié. « C’est une tradition, chez moi. On se partage un churros et… » Je saisis son bras, faisant une croix avec le mien et mettant mon churros devant sa bouche. « Croque dans le mien et je croque dans le tien…c’est une façon de dire qu’on passe une bonne soirée »

STEW & GERTIE

« WOW ! [..] Gertie !!! Tu ne perds rien pour attendre… » Vengeance. On continue le chemin, changeant de salle pour arriver dans une plus sombre avec des draps qui volent. Je sens quelque chose me toucher les hanches et je lâche un cri, me retournant pour voir ce que c’est. Je sens simplement un courant d’air avec un rire, Stew. Saloperie. Il part en courant dans l’autre salle et je le suis, le cherchant du regard lorsque je suis dans la dernière salle. Un squelette bouge plus loin et je secoue la tête. « Je t’ai reconnu… » Il se montre et j’étire un sourire alors que nous sortons enfin de la maison. Ouais, c’était sympa mais pas exceptionnel. « Et sinon, tu viens souvent dans des lieux comme ça ? Qu’est ce que tu fais en dehors de l’université ? » Je prends la boisson qu’il me donne, buvant une gorgée avant de lui répondre. « Pas grand-chose… » Je tourne la tête vers lui avec un sourire. « Je vais souvent à Central Park, pour jouer ou écrire un peu. Mais rien de bien sensationnel. Et c’est la troisième fois que je mets les pieds dans un parc d’attraction. Et toi ? » Il me donne un churros et je l’attrape avec un sourire. « C’est une tradition, chez moi. On se partage un churros et… […] Croque dans le mien et je croque dans le tien…c’est une façon de dire qu’on passe une bonne soirée » Je fronce des sourcils lorsqu’il attrape mon bras pour le croiser avec le sien, me mettant son churros devant le nez. Cette proximité me gène, j’ai les joues rouges et le regard fuyant. Pourtant, je m’exécute pour lui faire plaisir mais surtout parce que je passe une bonne soirée et que je ne voudrais pas qu’il croie le contraire. Il semble content et je retire mon bras rapidement, glissant une mèche derrière mon oreille. J’ai le cœur en folie de ce simple rapprochement pourtant futile. Je termine ma boisson, la mettant dans la corbeille d’ordures spéciales et je me tourne vers lui, sans oser affronter ses yeux clairs. « Alors, tu veux qu’on fasse quoi ? » Il propose une attraction à sensation et on s’y dirige dans la bonne humeur. Une heure après, on se retrouve sur un banc avec deux glaces. Je n’ai jamais autant rigolé depuis très longtemps. Fous rires, cris et autres, j’ai la gorge en feu et demain, je ne vais plus avoir de voix, j’en suis certaine. Il approche sa glace de sa bouche lorsque je passe ma main sous son cornet en donnant une légère tape dessus. Je ris franchement lorsque il se tourne vers moi, le nez plein de glaces et le regard amusé. « C’était trop tentant, je suis désolée… » Je ris, cachant ma bouche derrière ma main comme je le fais toujours. « Allez, je t’en offre une autre pour me faire pardonner… »

GERTIE & STEW

Je ne réponds pas immédiatement à sa question attendant qu’elle accepte ou non, mon geste d’amitié, je suis assez content de moi, elle semble plus détendue en ma compagnie. J’adore cette fille, cette fragilité et en même temps ce qu’elle représente, tout simplement. J’ai envie de la connaitre mieux, même si j’en sais beaucoup plus sur elle qu’elle ne le pense. Merci, James et Skype. On enchaine presque toutes nos attractions et on finit assis sur un banc. Je n’en peux plus, j’ai mal aux mâchoires d’avoir tant crié et rit. C’est vraiment une excellente soirée. Ma glace me fait de l’œil, ma gorge la réclame et je m’approche pour en prendre un bon morceau. Je ne vois pas le coup venir et même si je me mérite, je me retrouve avec mon envie…sur le nez. Je tourne mon visage vers elle, l’air faussement contrarié. « C’était trop tentant, je suis désolée… » « Je vois que c’était tenant, puisque tu ne t’es pas gêné pour le faire… » J’attrape la petite serviette fournie avec et je m’essuie le visage contemplant cette pauvre glace qui n’avait rien demandé. « Allez, je t’en offre une autre pour me faire pardonner… » Ma tête se penche vers elle, l’observant avec un air espiègle. « Tu plaisantes, j’aimais cette glace et il en reste assez pour… » Je fais un geste, attrapant sa tête pour ne pas qu’elle s’échappe et lui mettant de la glace sur le visage. Elle crie et se débat, mais j’ai gain de cause et je me lève pour la regarder. « Magnifique table que tu m’offres, Gertie. » Je rigole, jetant le reste de la glace « masque de beauté » dans la poubelle. Je lui tends ensuite un mouchoir et je me rassois près d’elle pour faire le point. « Bon, puisque tu m’as privé de ma glace, on va faire notre bilan maintenant. La première…géante…la maison hantée…passable pour moi…rien de bien exceptionnel…J’ai adoré la maison du rire….et l’autre là…tu sais celle qui tournait dans tous les sens, tu es ressortie blanche comme un cul !... » Elle me donne un coup et je fais semblant de tomber, comme touché mortellement. Je me redresse bien vite, m’approchant pour voir ce qu’elle écrivait par-dessus son épaule. Je la rendais nerveuse et je me reculais ne voulant pas mettre une nouvelle distance entre nous. « Tu as passé une bonne soirée ? Moi, j’ai adoré la passé avec une personne aussi sympa que toi »

STEW & GERTIE

« Tu plaisantes, j’aimais cette glace et il en reste assez pour… » Pour ? Je ne vois rien venir et je suis l’arroseur arrosé. Il me barbouille le visage du reste de sa glace, je me débat et je cris mais il est trop fort pour moi. Il s’éloigne et je lève la tête vers lui, le visage certainement blanc avec sa glace à la vanille. Je lui fais une grimace à son faux compliment alors qu’il me donne un mouchoir pour que je puisse retirer la glace froide sur le visage. Il reprend place à côté de moi. « Bon, puisque tu m’as privé de ma glace, on va faire notre bilan maintenant. La première…géante…la maison hantée…passable pour moi…rien de bien exceptionnel…J’ai adoré la maison du rire….et l’autre là…tu sais celle qui tournait dans tous les sens, tu es ressortie blanche comme un cul !... » Je lui tape l’épaule, il tombe et je ris légèrement. Il se redresse pour regarder ce que j’écris. Sa proximité me rend nerveuse, je tremble légèrement lorsque j’écris et il s’éloigne alors que je termine d’écrire en quelques mots rapides nos impressions. « Tu as passé une bonne soirée ? Moi, j’ai adoré la passé avec une personne aussi sympa que toi » Je rougis, tournant la tête vers lui avec un sourire. « Oui, c’était vraiment sympa. Et puis, je te retourne le compliment Stew. » Il étire un sourire et je sens quelque chose dans mon ventre. On a déjà tout fait, et je ne regrette finalement pas cette soirée. J’ai même hâte d’en vanter les mérites à James, de lui parler aussi de Stew. « Dis, Stew c’est ton prénom ou c’est un diminutif ? Je ne l’ai jamais entendu alors, je suis curieuse… » Il m’explique alors que c’est un diminutif et j’étire un sourire. « Stewart, c’est sympa. » Il demande pour mon prénom et je rougis, détournant le visage. « Non, tu vas rire… J’ai honte de mon prénom, il est horrible. » Il insiste, promettant qu’il ne va pas rire et je tourne la tête vers lui, affrontant son regard sans détourner le mien. « Je m’appelle Gertrude… Tu vois, c’est vraiment honteux, surtout à notre époque. Mais mes parents ont un goût particulier pour les vieux prénoms. Mon frère s’appelle Raymond et ma sœur Giselle. Honteux ! » J’aime Stew parce que je ne me sens jamais jugée, à aucun moment. Il n’a pas un regard distant quand il me regarde ou une voix faussement joyeuse quand il me parle. J’ai vraiment l’impression qu’il est content d’être avec moi et ça, ça fait du bien à la fille complexée que je suis. Je tire sur le bas de mes manches par reflex et il se lève. « Tu veux rentrer ? Il est tard, c’est vrai… » Demain les cours, et après le week-end. Je n’ai pas de projets encore mais je pense que je vais aller jouer un peu à Central Park, ça me fera du bien. « Tu veux refaire une attraction avant ? »

GERTIE & STEW

« Oui, c’était vraiment sympa. Et puis, je te retourne le compliment Stew. » Elle me trouve sympa, j’aurais été vexé du contraire. J’avais tout fait pour qu’elle sente bien, même en présence d’un inconnu. « Dis, Stew c’est ton prénom ou c’est un diminutif ? Je ne l’ai jamais entendu alors, je suis curieuse… » Je souris, tout en levant le visage vers le ciel. « Oui, mon vrai prénom, c’est Stewart, mais on m’a toujours appelé Stew. Et puis, je porte un lourd fardeau, je ne sais pas si tu connais Stewart Little, la souris….Voilà, à quoi j’avais droit à l’école petit… » « Stewart, c’est sympa. » « On fait avec…et toi, Gertie, c’est un pseudo aussi ? » « Non, tu vas rire… J’ai honte de mon prénom, il est horrible. » Je la bouscule doucement de l’épaule. « Allez, je te promets que je ne me moquerais pas » « Je m’appelle Gertrude… Tu vois, c’est vraiment honteux, surtout à notre époque. Mais mes parents ont un goût particulier pour les vieux prénoms. Mon frère s’appelle Raymond et ma sœur Giselle. Honteux ! » Je fronce les sourcils, quelle idée de donner des noms pareils à ses enfants, il faut vraiment ne penser à leur avenir. « Comme on dit, on ne choisit pas ses parents et encore moins, les prénoms qu’ils nous donnent. Mais je garderai le secret et je continuerais à t’appeler Gertie. Et puis, je trouve ça mignon… » Comme toi, d’ailleurs. Je regarde l’heure, je n’ai pas envie de terminer la soirée, mais vu l’heure et le fait qu’on soit en pleine semaine, il faut qu’on y aille. « Tu veux rentrer ? Il est tard, c’est vrai… » Je regarde à droit et à gauche, les mains dans mes poches. « Si on était vendredi, je t’aurais dit, on reste, mais là…je dois aller dormir. Demain, j’ai une compétition d’aviron et je dois être en forme » Elle se lève à son tour, alors qu’elle me propose de faire une dernière attraction. « Ok, mais une dernière et après, on y va. Je te tiendrais responsable si je tombe à l’eau demain » Je rigole et je tente de la prendre par les épaules pour l’emmener vers une dernière attraction. Elle ne dit rien, et je reste donc comme ça. La lâchant pour entrer dans une sorte de montagne russe, mais moins puissante que la première. On repart finalement, un quart d’heure après. Je salue Gertie pensant qu’elle avait sa voiture, mais elle se dirige vers la sortie à pieds et je la rattrape au pas de course. « Tu rentres à pied ? » Elle me dit qu’elle prend le métro et j’insiste pour la ramener. « Viens, ma moto se fera un plaisir de te ramener et puis on va au même endroit, ce serait bête ! » Elle capitule et je lui tends mon casque, enlevant la béquille et attendant qu’elle monte derrière moi. « Tu t’accroches bien et surtout…tu suis le mouvement dans les virages, sinon on sera bon pour le bitume » Elle s’agrippe à moi et je mets les gaz pour prendre la route. Elle ne peut pas le voir, mais j’ai un large sourire aux lèvres. J’adore l’avoir contre moi. Je crois que je suis en train de tomber amoureux.

STEW & GERTIE

« Si on était vendredi, je t’aurais dit, on reste, mais là…je dois aller dormir. Demain, j’ai une compétition d’aviron et je dois être en forme […] Ok, mais une dernière et après, on y va. Je te tiendrais responsable si je tombe à l’eau demain » J’étire un sourire, je ne le force en rien mais il semble partant également pour en faire une dernière. Lorsqu’il pose son bras autour de mes épaules, je pense que c’est juste comme ça et qu’il va le retirer. Seulement, il le garde jusqu’à ce qu’on arrive à l’attraction et j’ai le cœur qui cogne bruyamment dans ma cage thoracique. Une petite montagne russe plutôt cool, on ressort avec le sourire. On se salut et je m’éloigne pour aller rejoindre le métro plus loin. Il me rattrape et je me retourne vers lui. « Non, je rentre en métro. » « Viens, ma moto se fera un plaisir de te ramener et puis on va au même endroit, ce serait bête ! » Je grimace. Je ne suis jamais montée sur une moto. Je le suis jusqu’à son engin, légèrement nerveuse. Je prends le casque pour le mettre, hochant de la tête à ses recommandations. Il montre le premier et je glisse derrière lui, attrapant sa veste car je ne peux pas faire le tour de son corps avec l’épaisseur de sa veste. Étroitement enlacée à lui, j’observe la route sur le côté, suivant le mouvement lorsqu’il tourne. Finalement, la moto c’est comme une attraction, c’est grisant. Il se stationne sur le parking, je descend la première et lui redonne son casque avec un sourire. « Merci, c’est plus rapide. » Il sourit également et je baisse la tête. « C’est vraiment une super soirée, je te souhaite bon courage pour demain. » Il se penche pour me faire la bise et je rougis encore plus. Je lève la main, m’éloignant pour rejoindre ma confrérie un peu plus loin. Bon sang, je suis folle de lui je crois. Une soirée a suffit pour faire éclater mon cœur. Quelle idiote, il n’est pas pour moi et je ne risque pas de l’intéresser. Et dire que je vais être son binôme toute l’année. Ca va être difficile, surtout si un jour, je le croise avec une fille. Car j’en suis certaine, un garçon comme lui doit avoir toutes les filles à ses pieds. Mais il a tout pour lui, il est beau, gentil et drôle. L’homme parfait. Je dépose mes affaires, un sourire béat sur le visage et j’allume mon ordinateur. James n’est pas encore là. Je vais attendre un peu et j’irais me coucher, mais j’ai besoin de dire ce que j’ai sur le cœur à quelqu’un et James me semble être la personne idéale, même si pour lui aussi, je ressens une forte affection. Mais c’est différent. Lui, il semble magnifique aussi. Et il n’est pas pour moi. Je tombe amoureuse des mauvaises personnes, quelle tristesse. Je remonte mes manches, observant mes cicatrices blanches et rouges sur les bras. Je soupire lorsque j’entends le bruit caractéristique d’une conversation. James.