Chapter One ; Le malheur de l'avoir perdu, ne doit pas nous faire oublier, le bonheur de l'avoir connu.

Dublin, Ireland, le 6 mai 1982

« Madame Kerry, nous vous déclarons officiellement tutrice de la jeune Aina Eireen âgée de dix ans suite à l’accident mortel de madame Jane Eleonor Kerry, née à New York, nationalisée irlandaise, professeure de musique et monsieur Patrick James Kerry, né à Dublin, chirurgien. Engagez vous à vous occuper de leur enfant dans toutes les conditions requises ? » « Je suis sa seule famille procureur … » « Bien, honnêtement madame, votre petite fille risque d’être bouleversée, vous êtes seule, votre défunt mari n’est plus et vous êtes malade … souhaitez vous une aide ? Souhaitez vous placer la jeune Aina en famille d’accueille ? » « Jamais de la vie vous m’entendez ? Jamais ! »Je m’occuperai d’elle jusqu’à ma mort et elle aura tout ce qu’elle souhaite. Elle grandira comme une petite fille normale et je lui donnerai tout l’amour que ma très chère belle fille et mon fils lui auraient donné. On ne me l’enlèvera jamais … »

Ma grand-mère ne s’attendait sans doute pas à la disparition  prématurée de son fils aîné. Elle se retrouvé à soixante dix ans tutrice d’une gamine comme moi. Une énorme responsabilité. La mort de mes parents m’ayant marqué j’ai toujours été redevable de ce que ma grand-mère a fait pour moi. M’élever était loin d’être facile, même si j’étais une petite fille adorable. Je ne lui ai jamais causé de problème, je faisais mon maximum pour vivre une vie de jeune fille et de d’adolescente normal. Quand j’eu l’âge de commencer à m’amuser avec des amies je refusais, car ma grand-mère avait besoin de moi. Malgré sa maladie, elle est restée en vie jusqu’à l’âge de mes vingt et un ans. Ma grand-mère était tout pour moi. C’était elle qui me coiffait pour les bals de fin d’année, elle qui me cuisinait mes plats préférés, elle qui pleurait en silence le soir dans son lit en priant dieu pour que la malédiction qui s’abattait sur ma famille ne m’atteigne pas. Ma grand-mère m’a  apprit très tôt, du moins dès qu’elle m’a eu sous son aile à respecter les gens, à faire les bonnes manières dans la société. Si je suis ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce à elle. Souriante, aimante, sociable, gentille, douce, maladroite … je lui dois tout. En fait, je me suis un peu calquée sur elle. Après tout, ce fut ma figure maternelle après la mort de ma mère. J’ai des souvenirs de mes parents, ils ne sont pas vagues, je me souviens des voyages qu’on faisait, des cadeaux qu’on se faisait à noël … mais aujourd’hui quand je reviens à Dublin on me dit une seule et unique chose « Qu’est-ce que tu ressembles à ta grand-mère » Ca me fait sourire …
Ma grand-mère est morte quand j’ai atteint ma majorité 18 ans. J’étais grande et responsable, je travaillais en dehors de mes cours dans une bibliothèque ce qui m’a permis de vivre. Et puis s’est ouvert un autre chapitre ma vie, une page que je dois encore tournée …


Chapter two ; On s'aimait mais on ne savait pas qu'un jour l'amour deviendrait un souvenir qui tord le cœur.

Connor, grand brun aux yeux bleus. Comment résister à la tentation ? Je l’ai rencontré quand j’avais seize ans. Plein de filles lui courraient après. Il venait du nord de l’Irlande, tout fraichement arrivé à Dublin. Harcelé c’était le mot. Moi ? Je l’avais remarqué bien évidemment mais comme dans les films, j’étais bien trop timide pour aller lui parler, même oser lui parler. Et comme dans tous les grands films d’amour c’est de moi qu’il est tombé amoureux. Oh nous étions jeunes, terriblement jeunes, et alors ? C’était une belle histoire d’amour, laissez moi vous la raconter dans les grands lignes.
Connor était juste l’homme parfait, passionné par la photographie. J’étais son modèle, c’est comme ça qu’on a commencé à ce côtoyer. De fil en aiguille nous nous sommes dangereusement rapproché pour ne faire qu’un. Un couple, « unique en son genre » disait ma grand-mère. Elle l’avait aussi adopté comme un second fils qu’elle disait. Connor était doux, gentil, passionné avec moi. Il me comblait de bonheur et notre amour était fort, si fort qu’on étai prêt à en crever. Je ne pensais pas que le sens littéral de ce mot se transformerait en véritable cauchemar. La malédiction me touchait enfin. Lors d’une tempête sur les côtes Ouest, nous avions 20 ans. Connor à eu l’idée de partir sur là-bas pour immortaliser dans son appareil photo ce moment magique de déferlante de la nature. Le lendemain, on m’a appelé. Son corps n’a jamais été retrouvé. Un amour de cinq ans venait de se briser. Plus rien ne me retenait en Irlande. Mes racines ? Enfouies, mon identité ? Brisée ! Je voulais reconstruire ma vie, oublier les douloureuses épreuves de la vie.


Chapter three ;  Never say goodbye, cause saying goodbye means going away and going away means forgetting.

Une seule destination s’imposait, New York ! J’avais visité la ville avec mes parents une année. Elle m’avait laissé un bon souvenir et quoi de mieux que l’Amérique pour tourner la page ? Et puis, c’est la ville natale de ma mère.
J’arrivai là-bas à vingt et un ans, mes valises sous le bras. Chargée comme une mule, je me renfermai pendant des années dans les études et le travail. D’abord serveuse, puis gardienne de musée et enfin professeure à la Great Academy. Une évolution assez surprenante. Pendant ces années, la lecture a été mon refuse. Je ne suis jamais retournée une seule fois en Irlande mais qui sait, peut-être un jour ça me toquera et j’y retournerai. New York est devenu un nouveau départ pour moi. J’y ai trouvé du soutient, une vie qui n’efface certes, pas la précédente. J’ai obtenu la nationalité américaine, de quoi se refaire une identité. Néanmoins je n’ai pas changé niveau caractère. Je suis toujours aussi joviale, maladroite, un peu têtue, mais souriante, patiente et extrêment gentille. Enfin c’est ce que mes élèves disent de moi en tout cas. Vous pensez que c’est pour des bonnes notes ? Huum … plausible ! Mais tant pis. Après tout, la vie m’a donné une seconde chance, à moi de leur transmettre l’espoir d’une vie meilleure …