Louann ○ Chad

Depuis la fameuse soirée où j’avais rencontré Louann, je n’étais plus tout à fait moi-même. J’avais bien réfléchi à tout ce qui m’était arrivé et je ne comprenais toujours pas pourquoi, cette fille hantait mes pensées jours et nuits. Il y avait bien sûr Trey, à qui, j’avais pas mal posé de question sur la demoiselle, allant même jusqu’à lui demander de ne plus coucher avec elle, lorsque j’avais su qu’elle et lui partageaient souvent des nuits d’ivresse. Ce n’était pas vraiment de la possessivité, mais j’étais…comme le dire…amoureux. Oui, c’est con ! Surtout d’une fille comme elle qui passait son temps à collectionner les amants d’un soir. Mais pouvais-je contrôler les sentiments ? Malheureusement, non. Mia m’avait même écoutée un soir, me conseillant avec ce qu’elle savait de la belle brune. J’avais parait-il les cartes en mains, chose certaine, elle refusait de m’embrasser parce que cela signifiait trop pour elle, mais elle ne gênait pas pour le faire à d’autre. Je voulais savoir, je voulais comprendre le mystère Louann Molesworth. Je m’étais donc pas mal rapproché d’elle, allant même jusqu’à la chercher à Central Park un soir où elle était censée venir pour une soirée chez moi. Je l’avais retrouvé affalée sur un banc avec des potes junkies complètement fracassés. Mlle Molesworth avait décidément tout pour plaire, nymphomane et droguée. J’avais le chic pour choisir les filles complexes et impossibles, mais peu m’importait, je ne me vantais pas de pouvoir changer le monde, mais je me ferais un devoir de percer son secret en plus de l’aider, si je le pouvais. Elle était trop fragile pour que tout ce qu’elle faisait n’ait pas un sens plus profond. Un mal-être que je chasserais d’un revers de main. Deux semaines maintenant que je côtoyais Lou’, parfois en soirée parfois par pur hasard. Assis devant mon mur blanc où je faisais mes shoots, j’attendais l’inspiration pour une commande de pub qu’on m’avait demandé. Aucun musique dans mon appart, pas même un bruit léger, rien, juste mon appareil photo et moi. J’aimais ces moments de paix où je pouvais laisser mon imagination partir dans des délires que seul moi pouvais comprendre. Je débutais ma séance, rien que moi et une bouteille de parfum. Je n’aimais pas particulièrement les photos de pub, je trouvais qu’elles annihilaient toute créativité. Mais cela payait bien et même si je n’avais pas besoin d’argent, j’aimais gagner mon argent par moi-même et ne pas le devoir à mon père ou ma mère. Alors que je touchais au bout de ma séance, mon téléphone résonna, venant briser l’ambiance intimiste de mon chez-moi. Je déposais mon appareil sur la table, allant vers mon téléphone pour prendre l’appel. C’était Lou’. Elle semblait paniquée et me demandait de venir d’urgence dans un appartement pour venir la chercher. Sa voix me fit un point dans le ventre et je ne demandais pas plus. Tel un sauveur engagé dans une cause, je prenais ma veste et mes clés de voiture pour foncer à l’adresse qu’elle m’avait donnée. Moins de trente minutes après, j’étais à la porte cognant fortement pour qu’on m’entende. La musique était forte à l’intérieur et j’eus beaucoup de mal à me faire ouvrir.

Chad ○ Lou'

J’étais réellement perturbée depuis ma rencontre avec Chad. J’en avais parlé à Mia, parce qu’elle était devenue très importante dans ma vie et elle avait mis un mot sur mes ressentis, l’amour. J’en avais conscience que j’étais tombée amoureuse de Chad dès que mon regard avait croisé le sien, hors je ne pouvais l’accepter. Non, c’était trop douloureux pour oser revivre une histoire. Peut-être qu’il n’était pas violent, certainement même, sauf que, j’avais ce blocage incontrôlable qui m’empêchais d’être heureuse et de m’ouvrir aux sentiments. Alors, je les faisais taire en couchant avec d’autres, en essayant de l’oublier avec une ligne de poudre. Ce n’était pas évident puisque ça restait en moi. Et toutes les fois où je l’avais revu, il n’avait pas capitulé sous mes demandes, coucher avec lui. J’en avais besoin pour passer à autre chose, pour retirer cette obsession que j’avais pour lui. Dans le but de l’oublier une nouvelle fois, j’acceptais l’invitation d’une connaissance pour une soirée privée. Ambiance sexe, drogue et alcool, mon domaine de prédilection. Robe moulante et transparente au niveau du dos, je m’y rendis dans le but de me lâcher complètement. Un sourire aux lèvres, je me fis accueillir par Kim, l’organisatrice de la soirée. « Lou’ ! » Elle semblait heureuse de me compter parmi ses invités. Une accolade et je m’approchais déjà du buffet boisson pour me servir un verre de punch. Pas de champagne, j’étais déçue. Une heure après, la moitié des personnes étaient déjà déchiré ou défoncé. Personne ne tenait maintenant, quelle bande de petits joueurs. Alors que j’allais me faire une ligne, je sentis deux mains se poser à mes hanches et je me retournais vers Keenan. « Salut ma beauté ! » J’étirais un sourire. Amant potable, je pouvais le comparer à speedy gonzales. Il partait comme un éclair sans que je n’aie le temps de ressentir un premier frisson de plaisir. Et puis les préliminaires, une véritable catastrophe. Mais parfois, il arrivait à se surpasser et peut-être que ce soir, déchiré comme il l’était, il allait me surprendre. « On va dans une chambre ? » Je levais un sourcil, amusée par sa façon directe de me faire comprendre qu’il voulait maintenant. J’allais accepter lorsqu’il s’éloigna de moi d’un seul coup, un doigt sur ses lèvres. Une fille s’approcha de nous, glissant une main autour de la taille de Keenan. Sa copine. Je me mordis la lèvre pour m’empêcher de rire, ainsi donc, sa copine avait enfin pu l’accompagner à une soirée. Ou alors, vu sa tête, il avait été suivi. Je fis un signe pour m’éloigner après avoir échangé quelques secondes avec eux. J’étais une chienne et j’aurais pu briser son ménage, mais je n’étais pas comme ça. Une heure après, je m’ennuyais ferme. L’ambiance était pas terrible, il n’y avait que drogue et alcool, pas même de bonnes musiques. Un soupir aux lèvres, je m’apprêtais à partir lorsqu’un mec m’attira contre lui. « Hey ! » Je le connaissais ni d’Eve, ni d’Adam. Et je n’étais pas suffisamment défoncée pour accepter n’importe quel mec. Ses mains devinrent malicieuses en parcourant mon corps et je le repoussais brutalement, m’éloignant pour aller me servir un autre verre. Il revint à la charge, me plaquant contre un mur en venant embrasser ma nuque. Un lourd. Je lui donnais un coup de genou entre les jambes pour qu’il me lâche, l’insultant devant les autres qui se moquèrent de lui. Peut-être que je n’avais pas été maligne de l’afficher ainsi. Je quittais la salle pour aller jusqu’au toilette, un moyen de le fuir aussi. Une main me plaqua contre un mur et je retrouvais à nouveau le visage coléreux de ce mec. Il insista, soulevant ma robe et je le repoussais une nouvelle fois en le mordant. Ma tête pivota sur le côté, la claque résonnant dans le couloir. Mes yeux se remplirent, je le poussais pour aller jusque dans les toilettes et je m’enfermais dedans. En panique, j’entendais ses coups donnés à la porte. « Ouvre cette porte sale chienne ! » Les mains tremblantes, je sortais mon téléphone de mon sac pour composer le numéro du seul capable de m’aider. « Chad ? C’est Lou’ ! Tu peux venir me chercher à l’angle de la 23è à l’Upper West Side, j’ai la trouille avec un mec là… Merci, je t’attends ! » Soulagement que de savoir qu’il viendrait à mon secours. La porte trembla à nouveau sous les coups de ce mec flippant, les insultes fusèrent. Bordel, j’attirais toujours les mecs les plus cinglés. « Salope, je te jure que quand tu sors, je t’éclate ! » Un malade, pire que ça.

Louann ○ Chad

Maudite soirée, lorsqu’un type à moitié à poil et complètement défoncé m’ouvre enfin, je le bouscule, passant avant qu’il n’ait l’idée de me refermer la porte au nez. J’ai les nerfs tendus, il ne me faudrait pas grand-chose pour défoncer la première chose qui me résiste. On ne touche pas à Lou’ et vu le ton qu’elle avait au téléphone, elle était terrorisée. Bon, elle n’a que ce qu’elle mérite, à sortir dans ce genre d’endroit, aussi. Je me tourne vers le type qui m’a ouvert et qui me pose une main sur l’épaule comme si j’étais son pote. Le ton que je prends est plus que dur « Elle est où !? Louann ?! » Il n’a pas l’air de savoir et je vais droit dans le salon, mais je ne la vois pas, je longe la cuisine, puis le couloir vers les chambres et je vois un type qui frappe contre une porte l’air furax. « Espèce de sale pute, je vais te faire le cul, tu seras défoncée demain matin…Ouvre ! » J’ai un sourire mauvais aux lèvres. Je m’avance sans réfléchir et passe le type pour frapper à la porte. « Lou ? C’est Chad ! » Elle me répond, mais le gros con me pousse pour me provoquer et débite des paroles que je ne citerais pas. Ma mâchoire se contracte, je suis mauvais, et lui, il me provoque, ce n’est pas le soir. Il n’y a pas de doute, il lui a fait du mal. Il me bouscule et il ne fallait pas plus pour que je parte. Je me baisse, rentre dans le type, les bras autour de ses hanches, la tête sous ses bras, je me fais basculer sur le sol. Je suis sur lui, à cheval. Je lui en colle une, puis deux, avant qu’il ne me jette contre le mur du couloir. Je me prends un coup de pied, mais je me protège. Le coup de pied dans la mâchoire, putain que ça fait mal. Je tousse et l’autre con se marre, je me mets à genoux, crachant un peu de sang et je lève une main vers lui, pour lui demander un moment. Après tout, on peut être un peu civilisé. J’entends la porte s’ouvrir sur Lou’ qui se demande ce qu’il se passe, le gros lourd s’approche d’elle et la porte se referme presque. Mais je m’interpose entre les deux et je frappe deux coups à l’abdomen, un crochet du gauche dans le visage et une droite dans le flanc. Le mec chute à genoux et j’attrape sa tête entre mes mains avant de lui balancer un coup de genou dans la tronche. Les autres arrivent et j’ai la tête en vrac, je chope le poignet de Lou’ et je vais direct à la sortir, l’emportant avec moi vers l’ascenseur. Fort heureusement, on ne nous suit pas. Ils sont trop défoncés pour ça. Je suis essoufflé, mais je n’ai pas lâché la main de Louann. Je vois son regard sur moi et je me penche, croisant ses yeux verts magnifiques, mais inquiets et pleins de crainte. « C’est qui que tu appelais avant ? Pour te sortir des soirées, hein ? Il est parti en congés parce que la prochaine fois, prévient moi, que je dois me faire défoncé pour te récupérer… »

Chad ○ Lou'

« Espèce de sale pute, je vais te faire le cul, tu seras défoncée demain matin…Ouvre ! » Et s’il pensait que j’allais lui ouvrir après ça. Non, je tenais à la virginité de mon derrière. J’entendis qu’on frappe à nouveau mais Dieu merci, ce n’était plus l’autre abruti. « Lou ? C’est Chad ! » Grand soulagement. « Oh Chad ! Merci d’être venue ! » L’autre mec se mit encore à parler et la seule chose qui me parvint par la suite, fut des bruits étranges. Je fronçais des sourcils, intriguée et j’ouvris la porte pour voir ce qu’il se passait. Chad était à genoux, des traces de sang au sol et l’autre n’était pas dans un meilleur état. Mais il était debout et déjà il revenait vers moi. Je refermais la porte mais Chad l’emporta et je pus observer la force mais surtout la rage dont il pouvait faire preuve. Bordel, c’était impressionnant et peut-être excitant si je n’avais pas été terrorisée par l’autre idiot. J’eus une grimace au dernier coup qu’il lui donna, coup de genoux dans la tête, aïe. Chad m’attrapa le poignet et on quitta le couloir pour aller jusqu’à l’ascenseur. Les portes se refermèrent et j’observais son profil, il semblait avoir mal et je m’en voulais un peu. Il tourna son visage vers le mien, se penchant légèrement vers moi. J’avais la joue rouge mais ce n’était rien comparé à sa blessure à la lèvre et son arcade. « C’est qui que tu appelais avant ? Pour te sortir des soirées, hein ? Il est parti en congés parce que la prochaine fois, prévient moi, que je dois me faire défoncé pour te récupérer… » J’étirais un sourire, baissant la tête. « A vrai dire, j’appelle Hector, un ami. Mais ça faisait longtemps que… enfin que je n’étais pas tombé sur un salopard comme ça. » J’approchais ma main de son visage, frôlant les traces qu’il lui avait laissé avec les sourcils froncés. La sonnette retentit et on sortit de l’ascenseur. Soirée pourrie. Je montais dans sa voiture et alors qu’il me demandait où je voulais qu’il me ramène, je tournais la tête vers lui. Je ne voulais vraiment pas être toute seule, là tout de suite. Et sans penser forcément au cul. « Est-ce que je peux venir chez toi ? » Il étira un sourire et je pris mes aises dans sa voiture, allumant une cigarette alors que son moteur grondait. Chad était mon sauveur de la soirée. Il s’arrêta à son immeuble, le voiturier s’occupant de sa porche alors qu’on reprenait l’ascenseur jusqu’à son appartement. Il s’approcha, frôlant ma joue rouge et je détournais le visage en la retirant. « C’est rien… »

Louann ○ Chad

Quel drôle de moment je venais de passer là. Si j’avais su que j’allais me faire défoncer, j’aurais prévu le coup. « À vrai dire, j’appelle Hector, un ami. Mais ça faisait longtemps que… enfin que je n’étais pas tombé sur un salopard comme ça. » Son geste me donne des frissons et pourtant je n’ai pas du tout la tête à ce genre de sentiment pour le moment. Mais c’est Lou’ et je suis moi. Elle et moi, un truc impossible, un truc de dingue, mais c’est pourtant vrai. On grimpe dans ma Porsche, direction où elle voudra, tout ce que je veux, c’est qu’elle soit en sécurité. Faut pas non plus pousser, je n’allais pas la déposer chez un mec, ça fallait pas trop m’en demander. « Je te dépose où ? » « Est-ce que je peux venir chez toi ? » Chez moi…comme si j’allais pouvoir lui refuser une telle requête. Je fais gronder le moteur de ma voiture, accédant à la route pour l’emmener loin de cette merde. J’aurais pu faire bien plus de mal à ce type, mais ce soir, je pensais à elle, pas à la baston. À peine un quart d’heure et je suis devant mon immeuble, je confis les clés et ma voiture à mon voiturier et on grimpe sans plus de discours. Je compose le code de mon appartement et l’ascenseur grimpe les étages rapidement. Avec la lumière, je remarque la joue rouge de Lou’, dû à un coup. Bordel, si je l’avais remarqué avant, j’y serais retourné pour finir ce connard. Je tourne son visage pour mieux voir, les mâchoires tendues et le regard noir. « C’est rien… » On ne frappe une femme, jamais. Ce sont les faibles qui se laissent emporter dans ce genre de pratique et je trouve ça…enfin, je hais tout bonnement ce genre de comportement. « Je vais te mettre de la glace… » La sonnerie annonce notre étage et on rentre dans mon hall, je ne prends pas le temps de retirer ma veste que je me dirige directement vers le congélateur, j’en extirpe une poche de glace que je pille contre le plan de travaille, avant de l’enrouler dans un torchon pour l’apporter à Lou’ qui est déjà assise dans mon sofa. Je saisis son visage doucement, plaçant la poche sur sa joue meurtrie. « Ca va te faire du bien, après je te mettrais de la crème, ça empêchera que tu es un bleu demain » Elle grimace et je maintiens sa tête de l’autre côté pour qu’elle ne bouge pas. Elle est si belle en cet instant. « Tu me racontes ? Ou je dois deviner ? » Deviner, je n’aurais pas trop de mal, au vu de ce que le type disait, il avait eu envie de se la faire et il s’était montré violent. J’avais imaginé Lou’ plus féroce, en réalité ce soir, avec sa joue et sa peur dans les yeux à l’énoncé du type, je me rendais compte de sa fragilité et cela me plaisait. Ce qui me contentait davantage était que c’était moi qu’elle avait appelé au secours et pas Hector ou une autre personne. Non, c’était moi ! Est-ce que cela voulait dire que j’étais important ? Je ne le savais pas encore, mais je le découvrirais.

Chad ○ Lou'

« Je vais te mettre de la glace… » J’étirais un sourire qu’il ne remarqua pas puisque dès que les portes s’ouvrirent, il s’engagea directement en direction de sa cuisine tandis que j’allais m’installer sur son canapé, abandonnant mes talons sur le chemin. J’entends au loin comme quelque chose qu’on frappe sur le marbre sans y prêter plus d’attention. Chad vint prendre place à côté de moi, déposant contre ma joue rouge un torchon d’où je sentis le froid. « Ca va te faire du bien, après je te mettrais de la crème, ça empêchera que tu es un bleu demain » Je grimaçais, croisant son regard. Il était si attentionné avec moi que mon cœur battait rapidement. Cette tendresse, cette attention qu’il m’offrait faisait voler mon cœur dans les hauteurs. « Tu me racontes ? Ou je dois deviner ? » Je fronçais des sourcils en repensant à cette ordure. Je soupirais, baissant le regard comme un enfant pris en faute. Face à la violence, j’en perdais tout mon caractère de feu. Et pourtant, je ne me laissais jamais faire face aux paroles, mais les gestes me bloquaient, ils me paralysaient. Feintant comme toujours, enfermant en moi toutes les émotions et ressentis que je pouvais posséder, pour n’apparaître que comme une personne froide et inatteignable, je fis un geste vague de la main. « Il voulait me sauter et j'ai dis non. Vu qu'ils ont l'habitude que je dise toujours oui, ça ne lui a pas plu... Et puis, je l'ai légèrement repoussé face aux autres. Monsieur a dû être touché dans son égo, j'en sais rien... C’est qu’un con… » J’étirais un faible sourire, repoussant son torchon qui me congelait la joue. Il disparu une nouvelle fois et je me levais pour aller fumer une cigarette sur son balcon, restant le plus éloigné possible du rebord. J’entendis mon prénom et j’ouvrais la fenêtre. « Là ! » Son regard sembla se rassurer et il me rejoignit avec une crème. « Non, mais c’est bon Chad, j’ai l’habitude… » Son regard se fonça, mais je n’ajoutais rien de plus, prenant la crème qu’il me tendait avec un soupir. J’en appliquais une pointe pour lui faire plaisir et tirais sur ma cigarette. Il m’accompagna, mais le silence était entre nous, je ne prononçais aucune parole pour meubler. Mais sa présence non loin de moi me plaisait. On retourna à l’intérieur et glissant une mèche derrière mon oreille, je le regardais. « Tu n’as rien de prévu ? Je veux dire, pas quelqu’un à rejoindre ou… enfin, il est tard, mais suffisamment tôt pour une soirée… tu vois ?! » Il eut un sourire, avant de me dire qu’il n’avait rien de prévu. Bien. Il proposa un film et j’allais me servir dans son frigo. Je pris place sur le canapé et j’allais directement me coller à lui sans permission, j’avais simplement besoin d’un contact. Je me sentais en confiance avec lui, ce que je n’aimais pas, mais à la fois, je ne voulais aucunement perdre ça. Et pourtant, je souhaitais coucher avec lui pour qu’il cesse d’être mon obsession. Soupirant contre lui, je replaçais ma main contre son ventre d’une caresse légère, sentant celui-ci se contracter sous mon contact. « Chad ? … est-ce que tu as déjà été amoureux ? » J’étais curieuse, à vrai dire, je voulais tout savoir sur lui, plus que ce que m’avait déjà dit Mia ou Hector à son propos.

Louann ○ Chad

J’avais posé la question par pure politesse, qu’elle comprenne aussi que je m’intéressais à elle, mais je n’avais aucun mal à comprendre que ce type lui avait fait mal et je ne regrettais pas d’avoir donné une bonne correction à ce connard. J’avais besoin de croiser ses yeux verts, qui hantaient mon cœur, mais elle se dérobait à moi, comme pour se cacher d’une chose que je pourrais voir au plus profond d’elle. « Il voulait me sauter et j'ai dit non. Vu qu'ils ont l'habitude que je dise toujours oui, ça ne lui a pas plu... Et puis, je l'ai légèrement repoussé face aux autres. Monsieur a dû être touché dans son égo, je n’en sais rien... C’est qu’un con… » Mon poing me démange, j’ai envie d’y retourner pour le terminer, mais je sais que cela ne servirait à rien. Ce ne serait pas pour le fait qu’il l’ait frappé Lou’ cette fois, il avait déjà subi ma colère. Non, si j’y retournais cela aurait été pour l’avoir pris pour une vulgaire catin qu’on prend dans un coin. On ne touchait pas à Lou, je ne supportais pas. J’étais jaloux et possessif, mais pas excessif. Mes yeux devinrent sombres au moment où elle repoussa ma main, ce qui me fit revenir à elle le regard subitement adouci. J’avais envie de tout lui accorder ce soir, mais alors que je perçus une chose nouvelle dans son regard, je me relevais, prétextant aller chercher la crème. Lorsque je revins à peine 5 minutes après, elle avait disparu et je l’appelais. « Là ! » J’allais à mon tour sur le balcon voulant continuer mon petit boulot d’infirmier. « Non, mais c’est bon Chad, j’ai l’habitude… » L’habitude ? Sérieusement, elle se faisait frapper souvent ? Je vis rouge, très rouge, même. Elle comprit et attrapa le tube que j’avais dans la paume. J’avais besoin de me calmer, trouvant mon paquet sur la table près d’un pot de fleurs, je le tapais dans ma main avant d’en sortir une et l’allumer avec le briquet qu’elle me tendit. Je tirais sur la tige pour obtenir une dose de nicotine salvatrice. Je voulais lui demander la question qui me torturait les lèvres. Qui et pourquoi, elle se faisait frapper. Mais au lieu de ça, je me laissais ronger par mon envie de la protéger en gardant la rage et mes questions pour moi. Elle termina sa cigarette et j’écrasais la mienne presque terminée pour la suivre dans la chaleur de mon salon. « Tu n’as rien de prévu ? Je veux dire, pas quelqu’un à rejoindre ou… enfin, il est tard, mais suffisamment tôt pour une soirée… tu vois ?! » Je lui souris tendrement, même si j’avais eu un rendez-vous, je n’y serais pas allé. « Non, personne ne m’attend ce soir, mais on peut rester là, tranquille et se mater un film ? Si tu as envie, bien sûr…tu peux aussi manger un morceau, si tu as faim, tu connais la maison… » Elle disparut dans la cuisine pendant que je choisissais un film sur mon disque dur externe. De mon côté, j’avais envie d’un bon film d’action, plein de violence pour évacuer, mais en y réfléchissant je ne pouvais pas donner à Lou’ l’image qu’elle avait sans doute besoin d’oublier pour ce soir. Je choisis finalement, un film cool sans prise de tête, mais pas un film de gonzesses, trop mièvre pour moi. Lou’ revint vers moi et je la laissais se caler à moi, un petit sourire comblé accroché à ma bouche. J’adorais notre relation qui se formait et même si Trey et d’autres m’avaient mis en garde contre elle, le seul danger que je voyais d’elle était son envie de coucher avec moi, pour après me planter sans raison. Un danger que je pouvais éviter et surmonter pour l’atteindre elle et pas seulement son apparence. Lorsque sa main menue se posa sur mon ventre, je me contractais légèrement, surpris, mais de manière agréable. Un geste d’affection pour moi, mais pour elle, c’était peut-être encore une tentative de séduction, je ne savais pas encore. Je fus d’autant plus troublé lorsqu’elle me posa sa question qui me demanda un temps de réflexion. « Chad ? … est-ce que tu as déjà été amoureux ? » Je me grattais la gorge un peu tentant de trouver les mots justes pour lui répondre. « Humm…oui, comme tout le monde, je suppose, pourquoi ? » Pas très loquace j’en convenais, mais je ne voulais pas m’étendre sur une chose qui encore maintenant avait des répercussions sur ma vie. J’avais beau dire que l’ancien Chad était loin, Trey savait que mon blocage affectif et sexuel, venait de ma relation destructrice avec ma prof. Lou’ me répondit qu’elle était juste curieuse et j’hésitais à lui dire, après tout, pourquoi pas, elle était celle qui m’avait fait ressentir de nouveau des choses oubliées. « Je suis tombé amoureux deux fois dans ma vie. L’une…il n’y a pas si longtemps et l’autre, j’avais 15 ans » Elle me coupa, parlant du premier amour en se foutant de moi, avec une môme de mon âge. « Non, pas vraiment, elle en avait 26 ans, 11 de plus que moi. C’était ma prof de littérature, elle était belle, ravissante, blonde, les yeux clairs et…j’étais jeune et elle a su me charmer. Je ne connaissais rien à la vie, j’avais envie de connaitre comme n’importe quel ado et…je suis tombé raide dingue d’elle. Ca a été destructeur, on se voyait en secret, personne ne devait savoir, c’était bon tous ces secrets, foutrement agréable, mais…j’étais jeune, elle attendait plus d’une relation et même si j’étais plus mature pour un gamin…enfin, tu sais, à cet âge, on a du mal à faire la part des choses. Elle m’a plaqué parce qu’elle craignait pour son boulot qu’on nous découvre, mais j’ai su quelques semaines après notre rupture qu’elle voyait un autre homme, un vieux de son âge, riche et…enfin voilà. J’ai…fugué pendant 5 semaines de chez mes parents. Je me suis barré loin sans donner de nouvelles, j’ai dormis sous les ponts, j’étais anéanti et puis, mon père m’a retrouvé et j’ai passé l’éponge, j’ai eu du mal. L’amour pour moi…c’est comme une blessure saignée à blanc, ça fait mal et…je ne m’attache plus…enfin…jusqu’à récemment…Trey ne te l’a pas probablement pas dit, mais…depuis ma rupture à 17 ans, je ne ressentais plus rien avec les filles…je couchais, oui, mais…il n’y avait rien, pas de jouissance…rien » Je tombais sur ses yeux, l’envie irrésistible de l’embrasser de lui dire combien elle me faisait ressentir les choses, même maintenant, sa main caressant encore mon ventre dur. « Et toi ? Tu es déjà tombée amoureuse ? »

Chad ○ Lou'

« Humm…oui, comme tout le monde, je suppose, pourquoi ? » J’étais un sourire à sa réponse simple. Oui, je pensais que s’il me l’avait posé, j’aurais répondu la même chose. Levant les épaules contre lui, geste qu’il a dû sentir, je répondis : « Par curiosité Chad… » Je me concentrais sur le téléviseur mais je ne savais pas pourquoi, dans l’instant, j’avais envie de parler. Sans forcément entrer les détails sur la bataille interne qui se jouait en moi, mais simplement… lui faire découvrir une partie de moi. Parce que… je sais pas… j’avais envie qu’il… me connaisse. « Je suis tombé amoureux deux fois dans ma vie. L’une…il n’y a pas si longtemps et l’autre, j’avais 15 ans » « Laisse-moi deviner, ton première amour avec une nénette de ton école. Vous étiez jeunes et tu pensais finir ta vie avec elle ?! » Je n’avais pas voulu rebondir sur le fait qu’il soit tombé amoureux récemment. Mais j’avais soudainement un point au cœur et un mal de ventre. « Non, pas vraiment, elle en avait 26 ans, 11 de plus que moi. C’était ma prof de littérature, elle était belle […] L’amour pour moi…c’est comme une blessure saignée à blanc, ça fait mal et…je ne m’attache plus…enfin…jusqu’à récemment…Trey ne te l’a pas probablement pas dit, mais…depuis ma rupture à 17 ans, je ne ressentais plus rien avec les filles…je couchais, oui, mais…il n’y avait rien, pas de jouissance…rien » Mes lèvres étaient pincés, mes sourcils froncés. Je n’aimais pas les histoires tristes et la seule chose que je ressentais, c’était beaucoup de compassion pour lui. Il avait souffert et je comprenais son blocage. Il était comme moi, en quelques sortes. Même si je ressentais le plaisir de la chair, ce n’était pas l’apothéose. D’ailleurs, à bien y réfléchir, je n’avais jamais eu un véritable orgasme. Celui avec une personne que tu aimes comme un dingue. Ma main caressait son ventre dans un geste affectueux, parce que je me doutais de ne pas trouver les mots et il en aurait que faire. Son histoire était loin derrière à présent. « Et toi ? Tu es déjà tombée amoureuse ? » Je revins sur Terre à cette question et je me redressais légèrement pour croiser ses yeux vert. Faible sourire qui étire mes lèvres et je me calais contre lui, encore plus si possible, avec l’envie irréfutable de disparaître en lui. « Oui… Malheureusement… » Sa prise sur mon épaule se resserra et j’eus un sourire. Il m’incitait à continuer, à me confier comme lui l’avait fait. Etais-je prête pour lui avouer l’un des points noirs de mon existence ? Je grimaçais, laissant planer le silence encore quelques secondes. « J’avais quatorze ans quand je l’ai rencontré. Musicien célèbre venu donner un concert au Moulin Rouge. J’ai été en coulisse, dans sa loge pour le rencontrer et… on a couché ensemble. C’était le 31janvier. On a commencé l’année en couple. C’était cool au départ, j’étais amoureuse pour la première fois et j’étais aussi aveugle. Il était… pas vraiment possessif, c’est pire encore. Le genre à contrôler tes moindres faits et gestes. A m’interdire de porter tel vêtement ou de regarder à droite quand il regarde à gauche. Il m’a enfermé avec lui, il m’a… détruite. Il est devenu violent… très. Et… j’ai eu peur de le quitter alors, je suis resté avec. Pendant presque un an et demi. » Je glissais une main dans mes cheveux sombres. « Je suis tombée enceinte de lui, il a assumé et il a arrêté de me frapper. Je pense que c’est pour ça au départ, que j’ai voulu le garder. Puis il s’est barré, comme ça... Il a juste… disparu. Après, j’ai appris qu’il était marié et qu’il avait déjà des enfants. J’me suis faite une raison et j’étais plus… libre mais avec un enfant. Une petite fille. » Ma gorge se serra. « Mais je l’ai perdu à huit mois, un accident… Enfin bref. Je comprends quand tu dis que l’amour, c’est une blessure et qu’après, t’es incapable de t’attacher. Je ne veux plus devenir faible et aveugle. » Je ne lui avais pas donné autant de détails qu’à Mia mais il ne pouvait se douter des prouesses dont je venais faire preuve à oser lui parler de moi ainsi. « C’est du passé, ça n’a plus d’importance. »

Louann ○ Chad

J’avais donc raison en pensant que Lou’ et nous nous n’étions pas si différents, tous les deux deçus par l’amour si j’en croyais ses premières paroles sur le sujet. Je voulais connaitre ce qu’elle avait vécu pour mieux la comprendre et peut-être l’aider en même temps que moi à trouver un chemin commun. « J’avais quatorze ans quand je l’ai rencontré. Musicien célèbre venu donner un concert au Moulin Rouge[…]détruite. Il est devenu violent… très. Et… j’ai eu peur de le quitter alors, je suis restée avec. Pendant presque un an et demi. » Voilà la réponse à ma première question, le type de ce soir, il avait levé la main sur elle et cela lui avait fait remonter des souvenirs qu’elle aurait préféré ne plus jamais ressentir, je supposais. Je haïssais les types qui se croyaient supérieurs en frappant des femmes, des gosses et même des animaux. En réalité, c’étaient eux les faibles et les salopards. Je ne cautionnais pas ce comportement et je ne le comprenais pas non plus. Lou’ semblait loin de ce qu’elle racontait, pourtant ses yeux, eux, ils reflétaient la blessure toujours ouverte qui la rongeait. « Je suis tombée enceinte de lui, il a assumé et il a arrêté de me frapper. Je pense que c’est pour ça au départ, que j’ai voulu le garder. Puis il s’est barré, comme ça... Il a juste… disparu. Après, j’ai appris qu’il était marié et qu’il avait déjà des enfants. J’me suis fait une raison et j’étais plus… libre, mais avec un enfant. Une petite fille… Mais je l’ai perdu à huit mois, un accident… Enfin bref. Je comprends quand tu dis que l’amour, c’est une blessure et qu’après, t’es incapable de t’attacher. Je ne veux plus devenir faible et aveugle… C’est du passé, ça n’a plus d’importance. » Ma main vint se poser sur sa joue, j’étais un homme, je ne saisissais pas l’importance de la perte d’un enfant pour une femme et cela à n’importe quel âge et dans n’importe quelle situation. Mais…je ne pouvais qu’imaginer et je ne serais pas un artiste si je ne voyais pas dans le regard et la gestuelle de Lou’, la douleur de son passé. Non, ce n’était pas rien, si cela avait encore de l’importance. J’attirais sa tête vers moi, embrassant le dessus de sa tête et serrant mon bras autour de ses épaules. « Je ne laisserais plus personne te faire du mal Lou’…je déteste ça…Surtout avec les gens que j’aime » Le mot m’avait échappé, mais j’aimais Trey aussi et personne n’allait me traiter de gay. Baissant un peu le visage pour voir ses pupilles émeraude, j’en profitais pour prendre sa tête en coupe entre mes mains. « Tu as bien fait de m’appeler ce soir. La prochaine fois, fait de même et…je te jure qu’il passera un plus mauvais quart d’heure encore » Mon regard s’était assombri, j’avais des images d’elle se faisant frapper et je ne supportais pas ce qui s’imposait à moi, j’avais envie de la prendre contre moi, de l’embrasser de la garder à jamais dans mon étreinte pour qu’il ne lui arrive rien. Elle qui venait en quelque sorte de me rendre à moi-même. Lui avouer mes sentiments, me brûlaient les lèvres, mais ce serait la perdre. Afin de détendre l’atmosphère, je souris et lui sortis une connerie made in Chad. « Tu as son adresse à ton ex que j’aille lui casser la gueule ? »

Chad ○ Lou'

Sa main se déposa sur ma joue, me forçant ainsi à croiser sa rivière d’eau verte. Je sentis une poussée en avant et un baiser sur mon front, me faisant fermer les paupières de ce geste qui signifiait beaucoup sans en connaître la raison. Enfin si je savais. « Je ne laisserais plus personne te faire du mal Lou’…je déteste ça…Surtout avec les gens que j’aime » Mes yeux se froncèrent, même si j’étais touchée par cette marque d’affection et cette envie de me protéger, les derniers mots résonnaient dans mon esprit si bien que j’espérais avoir mal compris. Aimer d’amitié, n’est-ce pas ?! Oui, ça ne pouvait qu’être ça. Ca ne devait qu’être ça. Ses deux mains encadrèrent mon visage dans une barrière de protection et je laissais mon regard transpercer le sien. « Tu as bien fait de m’appeler ce soir. La prochaine fois, fait de même et…je te jure qu’il passera un plus mauvais quart d’heure encore » J’étirais un faible sourire, baissant le regard alors qu’il se détachait enfin de mes joues. Cette proximité soudaine avait fait résonner mon cœur, mon estomac se tordant dans tous les sens. Que de sensations en sa présence, tous signifiants l’amour. Il semblait soudainement ailleurs et je ne le dérangeais pas dans ses pensées, retournant contre lui avec un soupir. « Tu as son adresse à ton ex que j’aille lui casser la gueule ? » Je ne pus retenir un sourire étirer mes lèvres, remuant de la tête comme si j’étais excédée. « Non, il vit à Los Angeles et sa carrière est toujours au beau fixe. » N’allons pas croire que je ne m’informais plus sur Pieras. J’avais toujours la crainte qu’il revienne, qu’il veuille à nouveau reprendre notre histoire ou qu’il réclame son enfant. J’avais déjà reçu plusieurs messages enflammés de sa part, parsemé de menaces si j’étais avec des autres. Mais j’avais tourné la page et j’avais dû changer de numéro pour éviter de vivre dans la crainte. Il demanda qui c’était mais je ne répondis pas. Il n’insista pas et on se concentra de nouveau sur le film, moi contre lui. J’étais bien, si bien que cela devrait m’effrayer mais non. J’aimais cette relation que j’avais avec lui, proche et intime, sans attache. Et je coucherais avec lui, pour pouvoir arrêter cette obsession presque malsaine. Le générique de fin défila et je me levais, m’étirant en grognant légèrement avec un sourire. J’enfilais mon gilet avant de sortir à l’extérieur pour fumer une cigarette, Chad sur mes talons. J’attendis qu’il s’asseye pour me glisser sur ses genoux. Au fond, j’étais un pot-de-colle. Mais je manquais tellement d’affection et Chad allait me le donner sans rien réclamer, j’en étais certaine. Il n’était pas amoureux et ne le sera d’une fille comme moi, grand bien m’en fasse. La tête presque posée contre son épaule, je recrachais ma fumée. « Pourquoi tu veux que je t’embrasse Chad ? » Je me redressais, m’installant en face de lui, les jambes écartées.

Louann ○ Chad

« Non, il vit à Los Angeles et sa carrière est toujours au beau fixe. » Dommage, je lui aurais bien fait comprendre qu’on ne touche pas à une femme à ce salopard. Qu’il s’avise pas revenir et je lui promettais un feu d’artifice dont il se souviendra. Le silence s’installer de nouveau entre nous et je me perds dans mes pensées plutôt que dans les images qui défilent sur l’écran de la télévision. Je sens sa respiration contre moi, sa chaleur, si elle savait combien je l’aime. Je suis fou d’aimer une fille comme elle, si instable, si imparfaite et n’attirant que des emmerdes, mais…je ne contrôle pas ce genre de sentiment malheureusement. Le générique me sort de ma léthargie et je suis Lou’ du regard en même temps que ses mouvements qui nous conduisent sur ma terrasse. À peine assis qu’elle se place sur moi, et je l’accepte sans rien dire, un sourire au coin des lèvres alors que je tire sur ma cigarette magique. « Pourquoi tu veux que je t’embrasse Chad ? » Je fronce les sourcils à cause de cette question et je l’observe se positionner différemment sur mes cuisses. Raclant ma gorge, je tire sur ma clope, évacuant la fumée sur le côté pour ne pas lui en faire profiter. « Parce que je sens que c’est un problème pour toi de me donner ce baiser…et que…c’est aussi un problème pour de coucher avec toi, alors comme ça, on évite de se faire du mal, non ? Et puis j’aime les défis, et tu es un défi, Molesworth… » Je tire de nouveau sur ma cigarette, mon sourire en coin s’agrandissant à l’expression de son visage encadré par ses longs cheveux bruns qui flottent avec la brise. « Pourquoi, toi, tu ne veux pas que je t’embrasse, Lou ? » Elle se referme à ma question, elle cherche quoi me dire, je le sens. C’est là que j’ai une idée, lumineuse même. Je place mon tee-shirt devant ma bouche alors qu’elle se demande ce que je fais et je l’attrape par la nuque la plaquant contre le tissu, alors que ma bouche est de l’autre côté. Je l’embrasse, mais sans la toucher. C’est putain de sensuel, je n’aurais jamais cru.

Louann ○ Chad

« Parce que je sens que c’est un problème pour toi de me donner ce baiser…et que…c’est aussi un problème pour de coucher avec toi, alors comme ça, on évite de se faire du mal, non ? Et puis j’aime les défis, et tu es un défi, Molesworth… » Je fronçais des sourcils, croisant son regard clair. Oui, c’était un problème pour moi de l’embrasser. Je n’avais jamais fait de chichi avant, pour aucun autre garçon. Mais Chad. Il était différent, il était… celui qui avait réussi à réveiller mon cœur de pierre. Mon cœur à jamais éteint après les difficultés que j’avais endurées. « Pourquoi, toi, tu ne veux pas que je t’embrasse, Lou ? » Mes yeux se froncèrent. Il n’allait pas comprendre et je ne pouvais plus être évasive, pas dans un moment comme celui-ci où nous étions que tous les deux, moi sur lui. Soudainement, il plaça son tee-shirt devant sa bouche, lui donnant une allure étrange et je me demandais bien quelle mouche le piquait. Sa main glissa dans ma nuque pour m’attirer contre lui. Même au travers du tissu, je sentis son souffle chaud contre ma bouche, ses lèvres bouger contre les miennes. Et sans me retenir, je répondis à ce baiser avant de m’écarter en le repoussant. « Pas, sans ma permission ! » Il fronça des sourcils et je me relevais, glissant une main dans ma longue crinière sombre. J’avais le ventre en feu et des vertiges. Dingue, et s’il m’avait réellement embrassé, pour sûre que je serais encore collée à ses lèvres. Je tournais le visage vers lui, toujours en train de fumer. Il semblait ne pas comprendre ma réaction, à vrai dire, je ne comprenais pas l’émotion de son visage. « Je suis désolée Chad, mais embrasser… c’est… Enfin, je ne peux pas avec toi. » J’écrasais ma cigarette dans son cendrier avant de rentrer à l’intérieur. Il me rejoignit et je croisais son regard. « Je t’emprunte ta douche, je te piquerais des vêtements. » Sans attendre un mot, je filais à l’étage en fermant la porte. J’allumais l’eau chaude et après avoir retiré ma robe et mes sous-vêtements, je languissais sous le jet. Je sortais après une dizaine de minutes ou plus, je ne saurais le dire. En serviette, j’allais dans sa chambre pour enfiler un tee-shirt et un boxer lui appartenant. Je me retournais au moment où j’enfilais son tee-shirt, il était là. J’étirais un sourire, m’approchant de lui. « Chad… tu sais, ça serait plus simple si tu cédais. Ça éviterait toute cette tension et… après tout, un baiser ce n’est rien. Alors que baiser, c’est mieux. Tu ressentiras plus de choses avec mes lèvres ailleurs que sur ta bouche. » Je glissais une main sur son torse, descendant jusqu’à son entrejambe.

Louann ○ Chad

Lou' me repousse direct, mettant fin à ce petit plaisir que je venais de mettre en place entre nous. Quoi, je n'avais rien fait de mal, je ne touchais pas ses lèvres que je sache. « Pas, sans ma permission ! » Je suis contrarié et lorsque je le suis, ça se voit directement. Qu'est ce qu'un baiser, lorsque dans un placard un soir, on a fait bien plus que cela. Je l'observe, elle se lève et je ne quitte pas sa silhouette longiligne une seconde. « Je suis désolée Chad, mais embrasser… c’est… Enfin, je ne peux pas avec toi. » Elle ne peut pas avec moi...oui, merci ça j'avais fini par le comprendre, ce qui m'ennuyais le plus, c'était qu'un baiser n'était rien, comparativement à passer une nuit dans mon lit. En demandais-je trop ? Sérieux ! Non ! Je suis le mouvement, lorsqu'elle retourne dans le salon. « Je t’emprunte ta douche, je te piquerais des vêtements. » Je me contente d'un geste de tête et de mains et elle disparait déjà de mon champ de vision. Tapotant mes doigts sur le dossier du canapé, je ne savais plus quoi faire avec elle. Je la désirais, je la voulais, cela était certain, mais ce que je voulais par dessus tout, c'était éviter de la perdre et je savais que Louann avait un problème avec les sentiments. Mais je ne pouvais pas prendre le risque de la voir disparaitre une fois qu'elle aurait obtenu ce qu'elle voulait de moi. J'étais amoureux, elle, je n'en étais pas certain, pas sûr du tout, pour dire la vérité. Elle était si complexe et compliquée...mais cela me plaisait. Attendant encore un moment, réfléchissant à ce que je pourrais faire ou ce que je ne devais pas faire, j'allais en haut, montant les marches 4 à 4 avant d'arriver dans ma chambre où elle enfilait l'un de mes tee shirt bien trop grand pour la petite femme qu'elle était. Elle se rendit compte de ma présence et arriva vers moi, tel un félin en pleine chasse. « Chad… tu sais, ça serait plus simple si tu cédais. Ça éviterait toute cette tension et… après tout, un baiser ce n’est rien. Alors que baiser, c’est mieux. Tu ressentiras plus de choses avec mes lèvres ailleurs que sur ta bouche. » J'avais vu juste, elle tentait de me séduire, de me pervertir à sa volonté, et je lisais en elle comme dans un livre ouvert à cet instant. Ce qui la faisait revenir, c'était que j'étais résistant. Tous les autres devaient accepter et la petite Molesworth, en petite fille pourrie et gâtée obtenait toujours ce qu'elle voulait...mais voilà, je n'étais pas tout le monde et j'étais très têtu par moment. Appelez cela de la connerie Italienne. Je posais ma main sur la sienne, alors qu'elle tentait d'ouvrir mon jean. "Non..." Je retirais délicatement sa main, la remontant à ma bouche pour enfermer dans ma bouche son indexe. Elle ferma les yeux, soupirant déjà. Je me stoppais, la regardant jusqu'à ce qu'elle rouvre ses paupières. "Je ne coucherais pas avec toi, Lou' et cela même si j'en ai foutrement envie. Tu ne le comprends peut être pas, mais...j'ai beaucoup d'affection pour toi et je ne veux pas être un simple nom sur un calepin que tu rajouteras, je ne veux pas devenir un simple souvenir, je veux être...Le présent et si tu ne veux pas de ça...alors, je pense que nous voir, n'est pas la solution...Parce que...moi, ce que je veux, c'est toi...et seulement toi, Molesworth"

Louann ○ Chad

"Non..." Je redressais le regard vers lui, alors qu’il retirait ma main de son entrejambe pour aller enfermer un doigt dans sa bouche. Je fermais les yeux, un soupir d’anticipation et d’impatience sortant de mes lèvres. Mais mon doigt quitta la chaleur de sa cavité buccale et j’ouvris les yeux. Il me regardait, avant de commencer à parler. "Je ne coucherais pas avec toi, Lou' et cela même si j'en ai foutrement envie. Tu ne le comprends peut être pas, mais...j'ai beaucoup d'affection pour toi et je ne veux pas être un simple nom sur un calepin que tu rajouteras, je ne veux pas devenir un simple souvenir, je veux être...Le présent et si tu ne veux pas de ça...alors, je pense que nous voir, n'est pas la solution...Parce que...moi, ce que je veux, c'est toi...et seulement toi, Molesworth" Mes sourcils se froncèrent. Il me résistait, encore. Que devais-je faire à la fin pour qu’il cède, était-il frigide ? Non, il avait envie de moi, je le voyais dans son regard et je l’avais senti dans ce placard. Quelque chose s’était produit entre nous, en moi. Mais il avait de l’affection, il voulait plus qu’être une aventure d’un soir. Il voulait ce que je ne pouvais pas lui offrir, pas lui donner. Je détournais le visage, contrariée par ce refus et les paroles qu’il venait de dire. Il venait de briser quelque chose. Passant une main dans mes cheveux, je fis un mouvement pour qu’il lâche ma main. « Je ne pensais pas que tu étais de ce genre-là Chad. De ces couillons qui veulent être important aux yeux d’une fille quand il l’a baise. Je te voyais plus libre, plus sauvage… Plus comme moi. Comme dans ce placard. Mais j’ai dû me tromper. Royalement. » Je me retournais, retirant son tee-shirt et son boxer sans gène, lui lançant au visage. « On ne se verra plus, puisque c’est ce que tu préfères ! » Blessée ? Non pas vraiment, un peu. Effrayée, totalement. J’étais amoureuse de lui et il me donnait clairement de l’espoir, que je n’étais pas prête à entendre. Contrariée ? Totalement. Je le voulais et il se refusait. J’avais tout, toujours tout lorsque je le désirais et là, un échec. Le contournant, je retournais dans la salle de bain pour remettre ma robe, glissant ma culotte dans mon sac à main. Je claquais sa porte, dévalant les marches de son escalier sans prêter attention à ce qu’il pourrait me dire. A vrai dire, je ne l’entendais même pas, le bourdonnement de colère dans mes oreilles me rendait sourde. Dans le salon, je remis mes talons. Lorsque je sentis sa main prendre mon bras, je me retournais pour le repousser. « Non Chad. Je suis désolée mais je ne suis pas ce genre de fille. Ce qui me branche moi, c’est le cul. Je ne veux que ça et je ne suis pas une gourde à s’enticher d’un mec pour devenir mièvre et amoureuse. Jamais. Tout ce que je veux de toi, c’est ta queue et si tu ne veux pas. Alors tant pis, tu n’es pas le seul mec de New York ! » Je me retournais, entrant dans l’ascenseur qui se referma sur son visage. Une fois seule, je rageais entre mes dents. Je le détestais, et je me détestais encore plus d’avoir mis fin à quelque chose qui me faisait du bien. A peine sortit de l’immeuble, je me dirigeais vers l’endroit qui me ferait oublier cette soirée. Une seringue, de la drogue et j’oubliais tout le temps de quelques heures.

Louann ○ Chad

Après un regard plus que menaçant, elle retira sa main de la prise et je compris que j’avais peut-être fait une erreur avec elle. Mes paroles avaient été directes, disant clairement ce que je voulais d’elle et ce que j’attendais. J’étais un mec entier, je ne pouvais pas éternellement me cacher derrière des faux-semblants. « Je ne pensais pas que tu étais de ce genre-là Chad. De ces couillons qui veulent être importants aux yeux d’une fille quand il l’a baise. Je te voyais plus libre, plus sauvage… Plus comme moi. Comme dans ce placard. Mais j’ai dû me tromper. Royalement. » Ma gorge se serra et je fermais les yeux justes quelques secondes avant de me recevoir mes fringues en pleine tête. Je me relevais, voulant la retenir, mais déjà, elle me jetait en pleine face qu’elle ne voulait plus me voir. « On ne se verra plus, puisque c’est ce que tu préfères ! » Elle me contourna et je restais sans dire quoi que ce soit, le temps de trouver comment rattraper les choses. Elle ressortit de la salle de bain et je l’appelais. « Lou’…attend…s’il te plait ! Écoute-moi, bordel ! Tu vas fuir, uniquement parce que je ne veux pas que baiser, c’est ça ! Ne me dis pas qu’il n’y a rien entre toi et moi, sinon, pourquoi, tu ne voudrais pas m’embrasser, je sais que tu as peur, mais…je ne veux pas te faire de mal, Lou !!! Bordel de merde ! » Je lui attrapais le bras, une fois ses chaussures mises, je ne voulais pas qu’elle me quitte, pas comme ça du moins. « Non Chad. Je suis désolée mais je ne suis pas ce genre de fille. Ce qui me branche moi, c’est le cul. Je ne veux que ça et je ne suis pas une gourde à s’enticher d’un mec pour devenir mièvre et amoureuse. Jamais. Tout ce que je veux de toi, c’est ta queue et si tu ne veux pas. Alors tant pis, tu n’es pas le seul mec de New York ! » Ces paroles me firent mal, très mal même, je ne m’attendais pas à ce genre de choses, j’avais pensé…que peut-être…elle…elle alla droit vers l’ascenseur et je restais devant, voyant son visage disparaitre pour la dernière fois peut-être. Blessé, je l’étais plus que jamais, elle venait par de simples mots briser l’homme amoureux que j’étais. Je sentis une boule de douleur dans mon ventre et coincée au niveau de ma gorge. Les yeux brillants, je me passais une main dans les cheveux avant de me tourner pour retourner dans ma chambre. Mais avait, j’avais besoin de me cogner. Je balançais quelques objets pour me défouler, mais tout ce que ça me fit, c’est du ménage lorsque je vis les morceaux de verre au sol. Mon téléphone sonna et je crus que cela pouvait être Lou’, mais lorsque je vis qu’il s’agissait d’un autre qu’elle, je me balançais sur la terrasse. Je voulais tout casser, me barrer, je m’en voulais d’avoir été trop con avec elle. Je venais peut-être de la perdre pour toujours.