TREY ○ KANDISS

Je suis assise devant l'ordinateur d’un cybercafé, j’angoisse, j’en ai assez de ne pas arriver à gérer mon budget. Je suis en début de mois et je vais finir à moins avant que le dix n’arrive. Et dire que j’avais promis à Eliott qu’on irait au zoo, même ça je ne vais pas pouvoir lui offrir…ou si peut-être aller merde, je ne serais pas à vingt dollars près. Je ne veux pas qu’Eliott se rende compte de ma situation, je lui avais promis qu’une fois sur New York, on s’en sortirait, ce n’est pas le moment pour lui dire le contraire. Je referme la page internet, j’attrape mon sac à main et je sors, l’air frais me fera du bien, parce que j’ai envie de pleurer. Tout va mal en ce moment, entre mes problèmes d’argent et mon « petit ami » qui me promet toujours qu’il va quitter sa femme, mais me trouve une excuse à chaque fois qu’il vient non je ne vais pas bien. Mais arrivé à la maison, je dois me monter forte, ne pas qu’Eliott ressente mon mal-être, non, je me dois d’être forte pour lui et pour qu’il puisse à son tour aller bien. Je m’arrête à une borne pour retirer un peu d’argent, ce soir, j’irais acheter une pizza et il me restera assez pour le Zoo ce week-end. Je regarde l’heure, il me reste encore une bonne demi-heure avant la fin de ma pause, mais pour tout dire, je ne mange jamais le midi, je fais des économies. J’entre dans le Toys’r’us de Times Square et je me promène dans les allées, regardant avec envie tout ce que je ne pourrais pas acheter à mon fils. Faut que j’arrête de penser à tout ça, il faut que je me dise que tout va bien, oui, il le faut. La demi-heure passe rapidement et je retourne à mon poste au Gristedes Megastore, Zoey est déjà là et attend que je reprenne sa caisse pour qu’elle aille manger. J’enfile ma blouse et je prends le relais. La journée se passe, j’affiche toujours un sourire et une gaité qui n’est pas le symbole de ce que je ressens, mais le masque de je vais bien tout va bien fonctionne et j’arrive même à me convaincre moi-même que je vais bien pour vous dire. On est vendredi et c’est Pierce qui va chercher Eliott à l’école, ça me permet toujours de travailler trois heures de plus, les heures supplémentaires, ça fait du bien, mais si ce n’est que 60 $. Je suis assise en train de faire les comptes avant que l’équipe de nuit n’arrive, lorsque Zoey me téléphone, elle a un souci avec la caisse, elle vient de faire une erreur. « J’arrive » Je dépose mon stylo et je remets ma chemise sur les épaules avant d’aller jusqu’aux caisses pour passer mon badge et débloquer la situation. Je ne prête pas attention au client ou à la cliente dans l’immédiat ce n’est que lorsque je redresse mon visage souriant que mon corps m’abandonne. Devant moi, se tient un homme, large d’épaules, des bras plus gonflés que lorsque je le connaissais, un visage plus carré, plus homme, plus…tout, il est magnifique et mon cœur se met à battre avec force dans ma cage thoracique. Mon sourire s’efface et je lis dans ses yeux la même surprise que je peux avoir. « Trey ? Trey Cooper… ! Wahou…Tu es toujours sur New York ? » Question stupide je l’admets, mais c’est la seule chose qui me vint. Ma plus grande peur avait été de le recroiser lorsque j’étais arrivée ici, et là…bingo ! Merci la journée de merde ! Il ramasse les bouteilles qu’il vient d’acheter et je lui tends un sac en plastique, contournant la caisse pour aller lui parler et laisser Zoey s’occuper des autres clients. Je croise les bras alors qu’on s’éloigne un peu. « Ca pour une surprise…Tu…Tu n’as changé…enfin, si tu as changé, mais je t’aurais reconnu facilement…chose que j’ai faite…d’ailleurs… » Je ferme les yeux, baissant la tête et posant une main sur mon front avant de redresser mon visage gêné. « J’suis fatiguée…excuse…je suis…contente de te revoir…qu'est-ce que tu deviens…Tu…tu as une minute, on pourrait aller parler dans mon bureau et je t’offrirais un café ou autre chose ? »

KANDISS & TREY

Semaine de fou qui s’annonce. Je sens que cette sixième année va être tendue. Ne serait-ce que face à l’incroyable boulot qu’on nous demande de fournir, mais aussi parce que je vais avoir un premier stage en hôpital. La classe. Sauf que pendant ce stage j’aurais également une séance d’examen. De quoi blanchir avant l’heure. Mais je ne faillirais pas, je suis robuste et courageux. Et puis, j’ai de quoi me détendre. Je ne travaille pas avec acharnement comme beaucoup de ma classe. L’avantage d’être fils de chirurgien sur plusieurs générations, je connais énormément de choses. Sans compter que j’ai déjà pratiqué, mais ça, faut pas le dire. Mon grand-père m’a pris avec lui sur une opération un jour et j’ai eu l’honneur de retirer la graisse du ventre d’une femme qui souhaitait faire une liposuccion. Un honneur, j’avais été le plus heureux des mecs ce jour-là. C’était avant d’entrer à la fac. Depuis, on s’exerce sur des cadavres, mais ce n’est franchement pas pareil. Surtout qu’actuellement, je suis dans le basique. Mon option, je la déterminerais réellement une fois en internat. Pour bien commencer la journée, j’ai le droit à une matinée complète sur le cerveau. Joie. Honnêtement, j’ai pris avec moi mon ordinateur portable plus pour me balader sur la toile plutôt que d’écouter. Je suis rétamé en ce moment, j’ai besoin de dormir, mais je continue à sortir. A croire que j’aime me déglinguer le cerveau et souffrir le martyre le reste de la semaine. Je suis maso, qu’y puis-je. Seulement, je ne résiste pas à l’appel d’une soirée, d’une bouteille ou d’une belle femme. Faible je suis. Heureusement pour moi, la matinée passe rapidement sans que je ne le remarque. Je vais jusqu’au réfectoire pour avaler un repas avant l’après-midi de pratique. Blouse sur les épaules, je rejoins mes camarades pour pratiquer une ablation du poumon gauche. Plusieurs cadavres sont alignés sur des tables. Le professeur explique la procédure que nous connaissons déjà pour l’avoir apprise en théorie. Excité à l’idée de toucher un bistouri, je me place derrière un vieil homme d’environs la soixantaine. À mes yeux, ces personnes n’étaient que des morceaux de chair qu’on pouvait charcuter à loisir. Se forger une carapace face à la mort est la meilleure solution ou ce boulot te tuera. Trois heures après, l’odeur du mort sur le corps, je rentre dans ma chambre pour une douche salvatrice. J’y reste un long moment, utilisant le shampoing et gel douche qui effacera cette odeur qu’au final, on finit par s’habituer. Je ressors en caleçon, prêt à m’avachir sur mon lit avec une bouteille de whisky et un film. Mais lorsque j’ouvre mon placard, je constate que mon stock est liquidé. Bordel ! J’ai pas même remarqué que j’avais fini mes dix bouteilles de la semaine dernière. Bon… J’enfile un jean et un pull, ma veste en cuir et je décampe du campus pour aller sur Times Square m’acheter des bouteilles. Je pourrais aller au plus proche seulement, j’aime ce coin et maybe je me trouverais une gonzesse pour la soirée. Un sandwich acheté, je rentre dans le Gristedes Megastore, la bouche pleine. Je traverse les allées jusqu’au coin alcool. Je remplis mon panier de sept bouteilles du meilleur whisky du coin. Je vais en caisse, y’a pas grand monde par ici. Bizarre. Sourire charmeur envers la caissière plutôt pas mal. Timide la demoiselle, elle passe mes bouteilles. « Oh, je me suis trompée » s’exclame-t-elle une main sur la bouche. Je regarde l’écran et constate que y’a deux bouteilles en trop. Je ne suis pas radin, mais bon. Deux bouteilles, autant que j’aille les chercher sauf que… j’ai vidé le stock. La caissière appelle pour qu’on vienne débloquer la situation et je soupire. J’aurais pu râler, mais c’est la fin de la journée, elle doit être claquée comme je le suis. Une silhouette s’approche et ma respiration se coupe. Bordel de merde. Elle ne me remarque pas, concentrée sur la caisse, mais moi, putain je n’ai d’yeux que pour elle. Kandiss, mon premier amour. Elle a changé, elle a grandi et surtout, mais qu’est-ce qu’elle fou ici ? C’est le mois des réconciliations avec les ex ou quoi ? La semaine dernière, j’ai eu le déplaisir de recroiser Jules, une ex. Et maintenant, Kandiss. Je lève la tête là-haut. Bordel, mais je t’ai fait quoi ?! Fuck ! Elle redresse enfin le visage vers moi, nos yeux verts s’affrontent tous deux exprimant la surprise. « Trey ? Trey Cooper… ! Wahou…Tu es toujours sur New York ? » Je lève un sourcil, étirant un sourire en coin. J’ai la rancune tenace mais dans l’immédiat, ce n’est pas mon venin que j’ai envie de déverser sur elle. Ça viendrait après. « Il faut croire puisque je suis devant toi ! » Question conne, réponse conne. Je me penche pour prendre mes bouteilles, les glissant dans le sac kraft qu’elle me donne. Le bruit du verre qui s’entrechoque remplit le silence et je m’éloigne de la caisse, car y’a un clampin derrière moi qui attend. Kandiss s’approche de moi. Mon regard va de bas en haut. Hmh. « Ca pour une surprise…Tu…Tu n’as changé…enfin, si tu as changé, mais je t’aurais reconnu facilement…chose que j’ai faite…d’ailleurs… » Quelle répartie. Je suis mauvais, car je suis certain que si j’étais celui qui parlait, j’aurais eu une réaction tout aussi conne et des mots tout aussi inutiles. « Ouais, tu as changé toi. T’es plus la gamine que j’ai connue. Physiquement du moins. Des formes en plus quoi. » Mon regard s’arrête sur sa poitrine volumineuse. Pourquoi je n’ai pas eu droit à ça quand nous étions ensemble ?! Elle semble gênée, et j’étire un sourire plus sincère. « J’suis fatiguée…excuse…je suis…contente de te revoir…qu'est-ce que tu deviens…Tu…tu as une minute, on pourrait aller parler dans mon bureau et je t’offrirais un café ou autre chose ? » Pourquoi pas ? J’ai bien cinq minutes à perdre et puis ça me fait plaisir aussi de la revoir, malgré l’amertume qui bouillonne légèrement en moi. Elle montre son bureau d’une main et je lui emboîte le pas. Je rentre à l’intérieur, ça sent son parfum. Je prends mes aises sur la chaise en face de son bureau blindé de papiers. Posant mon sac au sol, je l’observe s’installer en face de moi. « Pas de café pour moi, sinon je vais pas dormir de la nuit. » Et j’ai envie de dormir, j’en ai besoin. Jambes écartées, bras sur le dossier de la chaise, j’en perds presque mon aisance à la parole en sa présence. Si je m’attendais à la revoir un jour… Je glisse une main sur mes cheveux courts, étirant un sourire en réponse au sien. « Qu’est-ce que tu fous ici ? J’pensais pas que tu reviendrais un jour sur New York… Faut dire que tu es partie si vite en même temps… » Sourire crispé, je détourne le regard pour observer la décoration modeste de son antre. Je retourne sur elle, levant une main avant qu’elle ne reparle du passé. « Laisse, c’est du passé. Ce n’est plus important… Donc ouais, j’suis toujours sur New York comme tu le vois. Étude de médecine depuis six ans, et puis voilà, rien de nouveau. Je change pas tant que ça au final… La maturité en plus et l’expérience aussi… »

TREY ○ KANDISS

Je commets sans doute une erreur en voulant plus parler, mais je ne sais pas pourquoi, j’en ai besoin. Même si j’ai toujours appréhendé ce moment, maintenant que j’y suis, je veux lui parler. Le but étant de ne jamais faire mention à Eliott, fort heureusement pour moi, je ne suis pas de ces mères qui affichent des photos de leurs progénitures sur leur lieu de travail. Je me sens un peu mal à l’aise bien évidemment, mais c’est plus fort que moi, j’ai besoin de lui parler, après toutes ses années, je voudrais lui dire combien je regrette. Il me suit volontiers et j’ouvre la marche en silence jusqu’à la porte de mon bureau. Je laisse entrer et je referme la porte derrière nous. Il s’installe et je peux à loisir voir combien il n’est plus ce gamin pas trop costaud, non, il est un homme, un vrai et tout qui peut décrire le mot, canon. Après une grande inspiration discrète, je contourne mon bureau pour prendre place en face de lui. Ses yeux, nom de Dieu, j’avais oublié comme étaient ses yeux et pourtant, Eliott a tellement de choses en commun avec lui. Je souris à cette pensée avant qu’il ne me dise qu’il ne veut pas de café. « Ok…alors, qu'est-ce que tu voudrais ? » Pour tout dire à part du café, de l’eau et peut-être un thé, je n’avais pas grand-chose. J’étais nerveuse, je n’arrivais même plus à ouvrir mon tiroir. « Qu’est-ce que tu fous ici ? J’pensais pas que tu reviendrais un jour sur New York… Faut dire que tu es partie si vite en même temps… » Premier pic, après tout, cela aurait été trop beau qu’il me dise bienvenue et tout va bien. Il avait souffert, je le savais, puisqu’il en avait été de même pour moi. « Trey…je suis désolée pour…ce qu’il s’est passé…Je… » Il m’interrompt en devant sa main et je regrette qu’il ne me laisse pas m’exprimer. Lorsqu’on était jeune, la colère avait pris le dessus et nous n’avions à l’époque pas assez de recul avec nos sentiments. Je veux juste qu’il entende ce que j’ai à lui dire. Mais, je ne veux pas non plus qu’on démarre sur une mauvaise touche, alors je décide de me taire.  « Laisse, c’est du passé. Ce n’est plus important… Donc ouais, j’suis toujours sur New York comme tu le vois. Étude de médecine depuis six ans, et puis voilà, rien de nouveau. Je change pas tant que ça au final… La maturité en plus et l’expérience aussi… » Je ne peux dissimuler mon sourire, son expérience, je ne demandais pas dans quel domaine, le connaissant un peu, même s’il avait peut-être changé, il parlait de sexe. « Je suis heureuse que tu aies fait ce que tu as toujours voulu, c’était ton rêve, si je me souviens bien ?... » À vrai dire, je posais la question par pure courtoisie, je n’avais jamais rien oublié de lui, de nos conversations et de nos presque deux ans de couple. Oui, je sais nous étions jeunes, mais l’amour n’était pas moins fort parce qu’on n’avait pas la majorité. J’attrape un élastique pour m’attacher les cheveux, ma mèche n’arrêtant pas de tomber sur mes yeux et cela a le don de m’exaspérer. « Tu sais…je suis revenue pour le boulot, on m’a fait une offre que je n’ai pas pu refuser et…crois-le ou pas, ça me fait plaisir de te revoir. On n’oublie pas facilement, celui qui nous a fait vibrer pour la première fois. » C’est certain, je n’allais pas l’oublier cette première fois, PAF ! Enceinte ! Je lève les bras pour montrer le bureau, comme si je montrais ma réussite à moi, qui n’en est pas une en réalité. « Comme tu vois, je ne suis pas devenue économiste ou mannequin, je ne suis pas plus la grande directrice d’une agence de publicité. Non, je suis juste la petite employée d’un drugstore. Mon empire se résume à ce bureau et au magasin et encore, cela ne m’appartient pas » Je fais un geste pour dire que mes rêves s’étaient envolés avant de revenir vers lui. Je veux vraiment parler du passé, de ce que je n’avais jamais osé lui dire, des sentiments qui sont toujours là malgré, bien présents. « Je ne suis ici que depuis trois mois, mais…pas mal de fois, je me suis dit, aller…fais un saut à Staten Island et va voir si Trey est toujours dans le coin ! Mais j’avais sans doute peur que tu me claques la porte au nez…ou pire que je te retrouve marié ou pire… » Oui, cela m’aurait brisé le cœur, on pouvait le dire. Oui, c’était une évidence, on n’oublie pas son premier amour et on n’oublie pas non plus les sentiments qu’il nous provoque. Notre histoire n’avait pas eu une fin normale, notre histoire, du moins pour moi, n’était pas finie. Il y avait trop de non-dits, trop de choses inachevées, on avait tellement parlé innocemment de notre vie ensemble. Décidément ce bureau entre lui et moi, ça met une distance que je ne voulais pas. Je me lève et je fais le tour du bureau, m’asseyant en face de lui, mais plus proche.

KANDISS & TREY

« Je suis heureuse que tu aies fait ce que tu as toujours voulu, c’était ton rêve, si je me souviens bien ?... » J’étire un sourire. Ouais, j’en parle depuis que je suis gosse. Et déjà lorsque j’étais avec Kandiss, je lui parlais de mon avenir. Que je serais le plus grand chirurgien plasticien de la côte est . Encore meilleur que mon grand-père, mais pour ça, je dois travailler deux fois plus et j’ai l’avantage de ne pas avoir à fournir des efforts insurmontables puisque mes connaissances sont déjà conséquentes. Elle attache ses cheveux blonds, j’observe chacun de ses gestes. Sait-elle qu’elle est devenue si sensuelle avec les années ? J’aimerais savoir si elle est mariée ou autre, bien qu’au final, non… Je ne veux rien savoir sur sa vie intime, c’est mieux. Ce n’est pas comme si nous allions nous fréquenter à nouveau. Chacun sa vie, le passé reste où il est. « Ouais, et ça l’est toujours. » Je ne dis rien de plus. « Tu sais…je suis revenue pour le boulot, on m’a fait une offre que je n’ai pas pu refuser et…crois-le ou pas, ça me fait plaisir de te revoir. On n’oublie pas facilement, celui qui nous a fait vibrer pour la première fois. » J’étire un sourire. Non, on n’oublie pas. Surtout quand celle-ci prétend partir pour déménagement alors qu’on recroise les parents dix jours après et qu’ils ont une excuse bidon. Enfin, c’est du passé même si j’ai encore du mal, aujourd’hui, à avaler la pilule. Entre elle et Jules, je suis servi niveau relation sentimentale. « Comme tu vois, je ne suis pas devenue économiste ou mannequin, je ne suis pas plus la grande directrice d’une agence de publicité. Non, je suis juste la petite employée d’un drugstore. Mon empire se résume à ce bureau et au magasin et encore, cela ne m’appartient pas » Cela m’étonne d’ailleurs, puisqu’elle était comme moi à l’époque, pleine de rêves et de projets. Projets que nous avions faits en commun malgré notre jeune âge. Car c’était une évidence à cette époque, elle serait celle avec qui je me marierais, avec qui j’aurais des enfants. Tu parles. « Ouais, ça m’étonne d’une certaine façon. Je pensais plus te retrouver à la première page d’un journal plutôt que dans un drugstore. Enfin, les gens changent donc… » Après son départ, je ne sais pas ce qu’elle est devenue. Elle aurait pu tomber sur un mec et le suivre en arrêtant ses études, puis le regretter aujourd’hui et se contenter de boulots qui payent un peu. Mieux que d’autres. Moins que ce qu’elle mérite. « Je ne suis ici que depuis trois mois, mais…pas mal de fois, je me suis dit, aller…fais un saut à Staten Island et va voir si Trey est toujours dans le coin ! Mais j’avais sans doute peur que tu me claques la porte au nez…ou pire que je te retrouve marié ou pire… » « Pire ? » J’étire un sourire, baissant le visage. « Il n’y a pas vraiment pire que le mariage Kandiss, de mon point de vue. La mort, je ne peux que l’éviter avec des parents comme les miens. Mais je te rassure, je suis bien portant devant toi. Et je doute que tu aurais reçu un bon accueil si tu étais venu à Staten Island. Surtout si ma grand-mère était dans le coin. » Mon regard affronte le sien, plutôt froid. Je ne vais pas être expansif, je suis content de la voir, savoir qu’elle va bien, mais d’un autre côté, j’ai cette boule au ventre qui me déplait. Elle se lève pour venir s’assoir sur le bureau, juste à quelques centimètres de moi. Mon regard se pose sur ses genoux dénudés et je remonte lentement en passant par la colline que représente sa poitrine, pour plonger dans son regard vert. « Mon frère serait content de te revoir, j’en suis certain. Il t’a toujours bien aimé… » Elle pose des questions sur lui et je me montre plus expansif en parlant de lui. « Ouais, il va bien. Il est à la fac aussi, étude de peinture. En dernière année et après, peut-être qu’il aura enfin les couilles d’afficher ce qu’il fait. Mais je pense qu’il craint les critiques. Célibataire, toujours… Malheureusement, ça n’a pas changé et il est toujours aussi timide et réservé. » Elle sourit, ce sourire qui finalement, avait manqué à ma vie. Mais je prends plaisir à le briser en déversant ce que j’ai sur le cœur. « Enfin, il n’a pas compris lui non plus. Partir du jour au lendemain en prétendant un déménagement. Alors que dix jours après, je croise tes parents à une manifestation et ils s’emmêlent un peu les pinceaux, ne sachant pas quoi dire. Donc… Départ précipité pour… je ne sais quoi. Ça passe mal. Mais je m’en fou, c’était du passé et ça n’a plus aucune importance maintenant. Je voulais juste que tu saches que je n’oublie rien de ce qu’on a vécu, mais que c’est loin derrière le coup que tu m’as fait ! » Je me penche pour sortir une bouteille de mon sac, l’ouvrant et buvant une longue gorgée. Pas de grimace, j’ai l’habitude de l’alcool si bien que c’est plus de l’eau pour moi à présent.

TREY ○ KANDISS

« Il n’y a pas vraiment pire que le mariage Kandiss, de mon point de vue. La mort, je ne peux que l’éviter avec des parents comme les miens. Mais je te rassure, je suis bien portant devant toi. Et je doute que tu aurais reçu un bon accueil si tu étais venu à Staten Island. Surtout si ma grand-mère était dans le coin. » Il a changé, lorsqu’on était plus jeune, on parlait mariage et pour lui cela n’avait rien d’une mort. Est-ce que j’en étais la responsable, ou d’autres filles s’étaient chargées de lui retirer la beauté d’une relation stable. Je grimace, me souvenant de sa grand-mère, elle avait toujours été super avec moi, mais j’avais été spectatrice une fois d’une personne qu’elle avait dans le nez et franchement, je sais de quoi, il parle, mieux vaut que je ne l’affronte pas. Lorsque mes yeux croisent les siens, je sens qu’il m’en veut, pas la peine de le cacher, je sais encore lire en lui, comme avant. Après avoir fait le tour, je me sens déjà plus à l’aise avec lui aussi proche. « Mon frère serait content de te revoir, j’en suis certain. Il t’a toujours bien aimé… » Souvenirs qui reviennent avec force, Jake, grand, mince et timide, un brin maladroit et toujours dans la lune, mais super gentil. « Jake…Et comment va-t-il ? Qu'est-ce qu’il devient ? » Oui, je m’intéresse à lui, pendant toutes ses années, j’avais toujours voulu savoir ce qu’ils étaient tous devenus et maintenant, je vais avoir mes réponses ce soir. « Ouais, il va bien. Il est à la fac aussi, étude de peinture. En dernière année et après, peut-être qu’il aura enfin les couilles d’afficher ce qu’il fait. Mais je pense qu’il craint les critiques. Célibataire, toujours… Malheureusement, ça n’a pas changé et il est toujours aussi timide et réservé. » Je souris, c’est plus fort que moi, c’est marrant de voir qu’il n’a pas changé ce grand Jake. « Enfin, il n’a pas compris lui non plus […] » je perds le sourire brusquement, lui qui ne voulait pas qu’on parle du passé, que ce n’était pas la peine « Partir du jour au lendemain en prétendant un déménagement. Alors que dix jours après, je croise tes parents à une manifestation et ils s’emmêlent un peu les pinceaux, ne sachant pas quoi dire. Donc… Départ précipité pour… je ne sais quoi. Ça passe mal. Mais je m’en fou, c’était du passé et ça n’a plus aucune importance maintenant. Je voulais juste que tu saches que je n’oublie rien de ce qu’on a vécu, mais que c’est loin derrière le coup que tu m’as fait ! » Je me sens mal, très mal à l’aise. Je ne suis pas mauvaise, j’ai fait ce que je pensais être juste pour lui, pour son avenir, et même si de le voir en face et ne pas lui dire la vérité me coûte, je dois le faire. Après tout, j’imagine que si Trey n’a pas changé, il peut se montrer colérique et rancunier. Et s’il apprend que j’ai eu Eliott, qu’il est son fils, est-ce qu’il ne tentera pas de me le prendre ? Il est évident que sa famille et son argent contre moi, qui ne suis rien, je perdrais mon fils. Non, je ne veux pas le perdre. Je baisse la tête, puis je prends appui sur mon bureau, me laisse glisser jusqu’au sol pour me mettre à genoux devant lui, une manière d’être plus proche, mais aussi, une manière de me soumettre à son jugement. « Tout ce que je te dirais ne retirera pas la rancœur que tu as contre moi, je le sais. Mais je l’ai fait pour toi, en fait. Trey, j’étais malade. Une maladie orpheline, les médecins ne me donnaient pas 9 mois. Alors, je suis partie dans le Colorado. Je voulais m’éloigner de toi, de mes parents aussi. Parce que si je venais à mourir, je ne voulais pas que vous soyez autour de moi. J’ai passé 6 mois enfermée dans une chambre stérile, une sorte de bulle de plastique, j’en avais l’odeur dans nez toute la journée. J’ai mis 3 ans avant de ressortir et puis après…je ne sais pas, j’ai eu peur. J’avais tout fait pour que tu m’oublies…je ne pouvais pas revenir sur New York, mes parents, ils sont morts dans un accident d’avion peu de temps après. J’étais perdue, je ne cherche pas d’excuses, mais…on était trop jeune, tu étais trop jeune pour que je t’inflige ça » Je n’invente rien, l’histoire de la maladie s’était une amie de la maison pour jeune fille qui l’avait vécu et quant à mes parents, c’était la pure vérité. Je relève mon regard vert sur lui, cherchant de quoi me rattraper. « Je ne t’ai jamais abandonné, j’ai pensé à toi…tout le temps. C’est toi qui m’as donné la force de me battre, pour tout ce que j’ai fait par la suite. Ne m’en porte pas rancune, s’il te plait. Je suis tellement contente de te revoir, j’aurais tant de choses à te raconter…Tellement de choses que je n’ai jamais pu te dire »

KANDISS & TREY

Elle glisse devant moi, me forçant à baisser le visage pour l’observer. Je n’aime pas ce changement dans son visage, comme si elle allait m’annoncer quelque chose d’important. Je fronce des sourcils et elle commence à parler. « Tout ce que je te dirais ne retirera pas la rancœur que tu as contre moi, je le sais. Mais je l’ai fait pour toi, en fait. Trey, j’étais malade. Une maladie orpheline, les médecins ne me donnaient pas 9 mois. […] J’étais perdue, je ne cherche pas d’excuses, mais…on était trop jeune, tu étais trop jeune pour que je t’inflige ça » Ma respiration est bloquée depuis qu’elle a commencé à parler. Depuis qu’elle a avoué partir pour une maladie. Pourquoi ? Pourquoi ne pas me l’avoir dit. J’aurais tout fait pour elle, mon père l’aurait aidé et si elle partait, alors j’aurais pu être à ses côtés. Je suis touché par ce qu’elle m’avoue et je me prends tous mes sentiments enfouis en pleine tête. Ma lèvre tremble légèrement, mais je refoule tout. Ses yeux verts croisent les miens, ils sont brillants. Je n’ai qu’une envie, la prendre contre moi et la serrée si fort. « Je ne t’ai jamais abandonné, j’ai pensé à toi…tout le temps. C’est toi qui m’as donné la force de me battre, pour tout ce que j’ai fait par la suite. Ne m’en porte pas rancune, s’il te plait. Je suis tellement contente de te revoir, j’aurais tant de choses à te raconter…Tellement de choses que je n’ai jamais pu te dire » Je pose une main sur ma bouche, détournant le visage. Non, je ne dois pas céder à ces sentiments qui reviennent. Je ne dois pas répondre à l’appel. Mais j’en crève d’envie et je ne suis pas quelqu’un qui se retient. Je me lève de ma chaise et elle fait de même, pensant que je vais partir. Seulement lorsqu’elle est face à moi, je l’attire contre moi d’une main. Ma bouche se plaque violemment contre la sienne, ma main libre dans ses cheveux blonds. Ce baiser n’est pas tendre, il est puissant, il est intense. J’y mets toute ma souffrance passée, toute ma frustration. L’émotion que je viens de ressentir en connaissant ses véritables raisons. Nos bouches bougent, s’assemblent sans aucune retenue. Mes mains parcourent ses hanches, son dos et ses épaules. Je ne l’embrasse pas dans le but de me remettre avec elle. J’en ai juste besoin. C’est ma façon à moi de m’exprimer, de lui dire que j’ai entendu son histoire, que je suis touché par ce qu’elle a fait, pensant que c’était la meilleure solution. Non, elle aurait dû venir à moi. Elle aurait du bordel, elle aurait dû. La respiration haletante, je quitte sa bouche, mes mains sur son visage. Nos regards s’affrontent et j’étire un mince sourire. « Tu aurais dû me le dire Kandi. Tu n’aurais pas dû être seule à l’affronter. Tu te souviens, on s’était promis de tout affronter ensemble, main dans la main. Nos cœurs en harmonie. Je suis content de voir que tu vas mieux. Quelqu’un là-haut souhaite que tu vives encore. » Mes mains caressent ses joues et je m’éloigne, rompant ainsi la chaleur que j’avais sentie à son contact. Bordel, je viens de retrouver ma moitié et pourtant, j’inflige déjà une distance entre nous. Parce que c’est du passé, parce que c’est lointain et que nous avons changé. Elle a peut-être un homme dans sa vie. Mais ce baiser, il était désiré par moi et par elle, car elle ne m’a pas repoussé. Au contraire, elle m’a encouragé. « Je suis désolé d’avoir réagi comme ça… Si j’avais su… » Je passe une main sur mes cheveux courts, je ne sais plus quoi dire ni faire à présent. Et sa bouche m’appelle encore et toujours, comme un drogué en manque. Je me racle la gorge, me baissant pour prendre une nouvelle gorgée de whisky. En rentrant, je vais vider la bouteille, il le faut. Je le sens, ce besoin d’effacer ce truc en moi. « Tu restes ici longtemps ? Je veux dire, c’est définitif ? » Elle s’apprête à répondre mais on frappe à sa porte. J’entends quelques brides, l’équipe de nuit est là mais il y a encore un souci en caisse. Je ramasse mon sac, c’est une belle occasion pour moi de partir. « T’as du boulot, on se recontacte ? J’ai pas changé de numéro donc… si tu veux qu’on se revoie… »

TREY ○ KANDISS

Je me sens mal de lui avoir détourné la vérité, mais je suis incapable de lui dire les vraies raisons de mon départ. J’ai tellement peur de sa réaction, et puis, je ne peux pas le faire, pas maintenant. Il se lève brutalement après que j’ai terminé de parler et je le suis, je crains qu’il ne prenne son sac et qu’il parte, je viens à peine de le retrouver, j’ai encore beaucoup à dire. Je le regarde attendant une parole ou un geste vers la porte, mais à la place il arrive droit sur moi, planquant sa bouche contre la mienne et je ne mets pas un seconde pour lui répondre avec autant de force et de frustration qu’il m’en fait passer. Mon ventre est douloureux, mon cœur va exploser en un millier de particules, si je continue à l’embrasser comme ça. C’est brutal, mon flot de sentiments, si longtemps enfermés dans une boîte, viennent d’être libéré d’un coup et je suis incapable de les obliger à retourner dans leur case. Je ne veux pas que ce moment s’arrête, j’en veux plus. Notre histoire n’a jamais fini, je le sais, sinon, j’aurais si facilement tourné la page, mais là…je sens que rien n’a une fin, pas entre nous en tout cas. Je me fous d’être en relation en ce moment, face à Trey, rien n’est important, sauf Eliott. Il me quitte et je me sens vide, je veux revenir à sa bouche, je l’observe, ses lèvres aussi rouges que doivent m’être les miennes.  « Tu aurais dû me le dire Kandi. Tu n’aurais pas dû être seule à l’affronter. Tu te souviens, on s’était promis de tout affronter ensemble, main dans la main. Nos cœurs en harmonie. Je suis content de voir que tu vas mieux. Quelqu’un là-haut souhaite que tu vives encore. »  Mon sourire est crispé, pourquoi, je sens cette pression là au fond de moi. Je suis stupide, je n’avais qu’à lui dire la vérité. Sa réaction me renvoie à mon mensonge et j’aimerais avoir un retourneur de temps, comme dans Harry Potter pour effacer mes paroles et recommencer. Il coupe le lien en s’éloignant, si seulement, je pouvais… « Je suis désolé d’avoir réagi comme ça… Si j’avais su… » Non, c’est moi qui suis désolée de te mentir, Trey, si seulement tu savais. Il attrape de nouveau sa bouteille et en boit, je comprends une chose qui me déplait, s’il boit autant, c’est qu’il n’est pas heureux. Sinon, pourquoi le faire. Je fronce les sourcils, mais je ne le juge pas, il a sans doute ses raisons. Je suis contente qu’il ne veuille pas prendre ses jambes à son cou, mais je suis encore sous le coup de ce baiser et je n’ai pas prononcé un seul mot. « Tu restes ici longtemps ? Je veux dire, c’est définitif ? » Je coiffe mes cheveux derrière mes oreilles, avant d’avaler ma salive pour répondre. « Euh… » La porte me coupe dans mon élan, c’est Stan et l’équipe de nuit qui viennent prendre le relais et visiblement il y a encore un problème à la caisse. Trey ramasse son sac et s’apprêt à partir, finalement, c’est ce qu’il souhaitait.  « T’as du boulot, on se recontacte ? J’ai pas changé de numéro donc… si tu veux qu’on se revoie… » Ni une ni deux, j’ouvre la porte et j’empêche Trey de sortir donnant la clé à Stan pour qu’il se charge du problème. « Encore 5 minutes, Stan…tu peux t’occuper de ça à ma place, merci… » Je referme la porte et je reste le font collé à celle-ci avant de me retourner vers lui, toujours appuyée contre le bois de l’entrée ou de la sortie en ce qui concernait Trey. « Mais moi, j’ai changé de numéro…et si je ne te rappelais pas, tu n’aurais pas envie d’avoir mon numéro ? Ou as-tu dis cela, parce que tu ne veux plus me revoir ? » Je m’éloigne de la porte, prenant appui pour prendre de l’élan et marcher dans mon bureau. « Soyons adultes, tu veux…On se revoit par hasard, on…parle, on s’embrasse… » Je me tourne d’un coup vers lui. « Quand je suis partie, Trey…C’était pas fini entre nous…Et là, tu vois, je te regarde et…je sais que…je ressens toujours la même chose pour toi. J’aurais du te dire la vérité, il y a 9 ans.. »  *je devrais même le faire maintenant* Je ferme mes paupières. « Mais toi aussi tu dois avoir des choses importantes à faire…faire la fête…allez boire entre amis…ou je ne sais quoi, que font les étudiants en médecine…Je ne te retiens pas, même si…j’en ai envie. Promets moi, qu’on se reverra, j’ai…des choses à te dire, et je ne peux pas les dire ici et encore moins…tant que je n’y réfléchie pas sérieusement, mais… C’est important, Trevor… » Il redresse ses yeux verts sur moi et je comprends. « Promets-moi, jures le moi ! C’est important, ce que je dois te dire, vraiment…et j’aurais du le faire, il y a 9 ans… »

KANDISS & TREY

« Encore 5 minutes, Stan…tu peux t’occuper de ça à ma place, merci… » Apparemment, elle ne souhaite pas que je parte puisqu’elle se bloque devant la porte, donnant une clé au fameux Stan et la referme, collée à celle-ci. Puis finalement, elle se place devant moi et commence à parler. « Mais moi, j’ai changé de numéro…et si je ne te rappelais pas, tu n’aurais pas envie d’avoir mon numéro ? Ou as-tu dis cela, parce que tu ne veux plus me revoir ? » Je fronce des sourcils. Non, je souhaite réellement la revoir, peut-être pas demain mais dans l’avenir, oui. J’aimerais savoir ce qu’il s’est passé en détails, tout connaître de sa maladie et de ce qu’elle a vécu loin, isolée. Je n’ai pas dis cela dans le but de ne jamais répondre à ses appels. Je pourrais, mais je ne le veux pas. « Soyons adultes, tu veux…On se revoit par hasard, on…parle, on s’embrasse… […] Quand je suis partie, Trey…C’était pas fini entre nous…Et là, tu vois, je te regarde et…je sais que…je ressens toujours la même chose pour toi. J’aurais du te dire la vérité, il y a 9 ans.. » Ne part pas sur cette direction Kandiss. Je ne suis pas prêt pour ça, pas pour entendre tout ça. Toujours la même chose, mes mâchoires se contractent et je pourrais franchir la distance qui nous sépare pour l’embrasser encore une fois, fondre contre sa bouche. Mais je me retiens, c’est trop tôt et puis, nous avons évolué. Je ne sais pas si je serais capable de renouer avec une ancienne relation, même si j’ai toujours des sentiments, je le sens. Je suis bloqué, par la crainte de souffrir encore. « Mais toi aussi tu dois avoir des choses importantes à faire…faire la fête…allez boire entre amis…ou je ne sais quoi, que font les étudiants en médecine…Je ne te retiens pas, même si…j’en ai envie. Promets moi, qu’on se reverra, j’ai…des choses à te dire, et je ne peux pas les dire ici et encore moins…tant que je n’y réfléchie pas sérieusement, mais… C’est important, Trevor… » Je redresse le visage vers elle, croisant ses prunelles. Qu’est-ce qu’elle souhaite me dire ? Je ne comprends pas. Je soupire, passant une main dans mes cheveux courts. « Promets-moi, jures le moi ! C’est important, ce que je dois te dire, vraiment…et j’aurais du le faire, il y a 9 ans… » « Tu sais que tu me fais peur là ? » Elle fronce des sourcils et je lève les épaules, étirant un simple sourire. « T’es là à me dire que t’as quelque chose d’important à me dire. Mais quoi, outre le fait que tu as été malade et que tu es parti pour me protéger, pensant que c’était la meilleure solution. J’ai compris ça… » Je soupire. « J’aimerais te revoir aussi Kandiss, je ne disais pas ça pour qu’on oublie ce passage. Je suis content de te retrouver aussi. Et j’aimerais qu’on se revoie alors, appelle-moi parce que moi, je ne le ferais pas. Pas parce que je ne veux pas, c’est que j’oublierais. Avec les cours, un stage bientôt et des examens… Je vais zapper et quand j’y penserais, ça sera trop tard. Alors, appelle-moi ! » J’étire un sourire, tendant mon bras libre pour caresser sa joue mais j’arrête mon geste en plein vol. « Tu fumes toujours ? … On se fume une clope dehors cinq minutes ? » Elle semble d’accord. Je sors du bureau, saluant les personnes présentent et je sors à l’extérieur. Je m’allume une cigarette, j’en fume occasionnellement mais à défaut de boire, il me faut un poison dans le sang. Elle ressort cinq minutes plus tard et j’en suis à ma deuxième. « Tu habites où ? Je te raccompagne ? »

TREY ○ KANDISS

Arrête de parler, sinon, je vais te balancer tout, Trey. « T’es là à me dire que t’as quelque chose d’important à me dire. Mais quoi, outre le fait que tu as été malade et que tu es parti pour me protéger, pensant que c’était la meilleure solution. J’ai compris ça… » Ce n’est pas ça…bordel, Kandiss, dis lui ! Non…mauvaise idée, pas comme ça. « J’aimerais te revoir aussi Kandiss, je ne disais pas ça pour qu’on oublie ce passage. Je suis content de te retrouver aussi. Et j’aimerais qu’on se revoie alors, appelle-moi parce que moi, je ne le ferais pas. Pas parce que je ne veux pas, c’est que j’oublierais. Avec les cours, un stage bientôt et des examens… Je vais zapper et quand j’y penserais, ça sera trop tard. Alors, appelle-moi ! » Je souris, ça fait du bien d’entendre ça. « Tu fumes toujours ? … On se fume une clope dehors cinq minutes ? » j’hoche de la tête, oui, un clope, ça me fera du bien. Il ressort et je rassemble mes affaires et j’en profite pour envoyer un message à Pierce. Lui, dire que j’aurais du retard, mais que s’il doit partir, il n’a qu’à demandé à Steph’, ma petite voisine de palier de s’occuper d’Eliott. Je respire un grand coup, je salue tout le monde et je sors, le cœur battant de peur qu’il ne soit parti, mais il est là, il m’attend. J’allume ma cigarette et je tire dessus, ma dose me calme un peu. Pourquoi, je ne trouve pas les mots, pire encore le courage. Et cette putain de peur que j’ai vis-à-vis d’Eliott. Je suis trop conne de penser que Trey pourrait me retirer mon fils, c’est absurde, c’est…stupide tout bêtement. « Tu habites où ? Je te raccompagne ? » Je tire de nouveau pour ne pas répondre tout de suite, je ne peux pas l’inviter chez moi. « Je vis à Brooklyn, dans un petit appartement…Mais…c’est petit, vraiment petit…j’aurais honte de te montrer, pire encore que le Mobil-home de mes parents pour te dire… » Je rigole au souvenir de Trey lorsqu’il avait su que je vivais là dedans, lui qui avait une maison immense à l’époque. Il me répond et je ne peux empêcher mon sourire d’éclaircir mon visage. Je ne veux pas le quitter, je viens de le retrouver, mais je connais mes points faibles et je sais que si je reste auprès de lui, j’aurais envie de terminer ce qui n’a jamais été fini. Et puis merde, je me jette à l’eau. « Mais je ne serais pas contre de finir cette discussion chez toi… » Il me regarde, ses yeux ronds de ce que je viens de dire et j’écrase ma cigarette dans le petit cendrier posé là à cet effet. « Enfin…c’est juste une idée…C’est sans doute, plus près que chez moi et…Non, laisse tombé, c’est une mauvaise idée. On va en rester là pour ce soir… » Je replace mon sac sur mon épaule, qu’est ce que je suis conne parfois, lui proposer ça, c’est comme lui dire ouvertement, j’ai envie de toi.

KANDISS & TREY

« Je vis à Brooklyn, dans un petit appartement…Mais…c’est petit, vraiment petit…j’aurais honte de te montrer, pire encore que le Mobil-home de mes parents pour te dire… » Ah ouais ? J’étire un sourire à ce souvenir. Ma première réaction. J’avais demandé si c’était pour les vacances qu’ils avaient loué ça. Elle s’était mis à rire, m’avouant qu’elle vivait là-dedans. « Ah ouais ? J’aimais bien ton mobil-home moi. Petit mais confortable, un véritable nid d’amour… » Elle sourit. J’écrase ma cigarette dans le cendrier. « Mais je ne serais pas contre de finir cette discussion chez toi… » Je tourne le visage vers elle, surpris de ce qu’elle ose dire. Dois-je comprendre ce que je ressens ? Mais avant que je ne réponde, elle enchaîne déjà en mettant son sac sur son épaule. « Enfin…c’est juste une idée…C’est sans doute, plus près que chez moi et…Non, laisse tombé, c’est une mauvaise idée. On va en rester là pour ce soir… » Je lui attrape le bras pour la retenir, un sourire sur les lèvres. « Non, ça ne me dérange pas. Je serais content de te montrer ma chambre d’étudiant. C’est pas bien grand, moins que ma chambre chez mes parents, mais c’est mon repaire. » Elle semble contente et je la relâche pour entamer la marche. Je m’arrête au bord de la route pour prendre un taxi. Je pense à ses pieds perchés sur des petits talons. Après quinze minutes de trajet, on s’arrête devant le campus. Je l’emmène jusqu’aux bâtiments des Dionysos, montant jusqu’à mon étage et ouvrant la porte. Ma chambre est rangée, propre et ordonnée. Je m’empresse de mettre les cadavres dans une poubelle, l’observant s’asseoir sur la chaise de mon bureau. « Voilà mon antre… Six ans que je suis ici… » Je fais un geste de la main pour montrer l’ensemble de ma chambre. Je range les bouteilles dans mon placard, sortant du soda. « T’en veux un verre où tu préfères le whisky ? » Elle demande avec du coca et je lui prépare un verre. Je trinque avec elle à nos retrouvailles et je prends place sur le lit. « Alors, qu’est-ce que tu as de si important à me dire Kandiss ? » C’est vrai que le but premier était de discuter, mais après, on peut aussi bien ne rien dire et se contenter de fêter nos retrouvailles d’une autre manière. J’aimerais beaucoup revoir son corps, le découvrir à nouveau. « A moins que… tu ne veuilles pas parler ?! »

TREY ○ KANDISS

Sa main s’agrippe à mon bras et je suis contente qu’il ait fait ce geste. Ça me prouve qu’il n’a pas juste envie de me revoir. Ou je me berce peut-être d’illusion. « Non, ça ne me dérange pas. Je serais content de te montrer ma chambre d’étudiant. C’est pas bien grand, moins que ma chambre chez mes parents, mais c’est mon repaire. » Quelle importance pour ce qu’on y fera. Je le suis avant qu’il ne lève le bras à demi sur la route pour héler un taxi. Je grimpe à l’intérieur après lui, et salue le chauffeur à qui Trey donne son adresse. Le chauffeur nous parle et je lui réponds avec gentillesse, il commence à parler de sa vie à New York, les taxis sont toujours bavards, j’ai presque oublié tant il était rare que je prenne le taxi. C’est la première fois que je mets les pieds dans le campus universitaire. Je n’étais même jamais passée à côté. Il m’explique qu’il fait partie d’une confrérie et je suis amusée en voyant leur emblème. Je trouve que cela va assez bien au caractère de Trey. Il m’ouvre la porte et je prends place rapidement à son bureau, l’observant me servir mon verre. Je ne suis pas de nature curieuse, je ne scrute donc pas l’ensemble de sa chambre, mais elle est à son image, comme avant. C’est étrange et grisant de se retrouver dans un espace aussi réduit, lui et moi, comme avant. Il s’installa après avoir cogné dans mon verre et je bois une petite gorgée simplement.
« Alors, qu’est-ce que tu as de si important à me dire Kandiss ? » Alors, ma fille, vas-y, accouche. Non, ça risque de tout gâcher, un autre jour. Ce soir, je veux vivre dans mon passé et c’est tout. Je me tourne vers lui et je souris. « À moins que… tu ne veuilles pas parler ?! » Mon sourire s’élargit et comme toujours, il sait ce que je pense. Je bois une nouvelle gorgée de mon verre avant de le poser sur le bureau, me levant pour aller vers lui. Je retire mes chaussures en chemin ainsi que mon manteau et ma veste et je continue mon avancée. « Tu te souviens…le soir où ton père nous croyait dans le jardon, alors qu’on était enfermé dans la cave ? Ce soir-là, tu m’avais promis de toujours me faire l’amour comme la première fois…Est-ce que tu tiendras encore cette promesse, Trey ? » Je suis maintenant devant lui, debout, et je passe mes mains sur sa tête, caressant sa nuque avidement. « On a qu’une vie, il parait…je ne veux pas avoir des regrets tout du long… » Ses mains se posent à mes hanches et je soupire avant de faire glisser les bretelles de ma robe pour découvrir mes épaules. « Je ne te demande rien…juste en souvenir du passé… »

KANDISS & TREY

Elle se lève du bureau, s’approchant de moi en laissant derrière elle chaussures et manteau. « Tu te souviens…le soir où ton père nous croyait dans le jardon, alors qu’on était enfermé dans la cave ? Ce soir-là, tu m’avais promis de toujours me faire l’amour comme la première fois…Est-ce que tu tiendras encore cette promesse, Trey ? » Non ma belle. Je ne pourrais jamais te refaire l’amour comme la première fois. Parce que je n’étais pas terrible à cette époque. J’ai évolué, j’ai grandi depuis et sans me vanter, j’ai pris pas mal d’expérience. Je suis un dieu au lit. Enfin, c’est souvent ce qu’elles disent. Je lève un sourcil, étirant un sourire à ses caresses dans ma nuque. « Kandi, je ne pourrais pas… je pourrais faire mieux… » « On a qu’une vie, il parait…je ne veux pas avoir des regrets tout du long… » Je pose mes mains sur ses hanches et j’ai l’impression qu’elles sont à leur place. Mon regard remonte le long de son ventre, retraçant de mes yeux verts la courbe de sa poitrine. Ses bretelles tombent, elle parle mais je ne l’écoute déjà plus. Je me redresse, la surplombant d’une tête. J’étire un sourire, mes mains remontant jusqu’à ses cheveux que je détache. Mes doigts glissent dans le soyeux, mes yeux se ferment à demi. Ma bouche descend le long de son visage, partant de son front jusqu’à son menton en explorant en ligne droite, tout ce qui était à ma portée. Front, nez, lèvres. Mais je ne reste pas. Je retrace sa mâchoire avec sensualité, descendant dans sa nuque soyeuse pour aller là ou dans mes souvenirs, elle réagissait. Je suis heureux de constater, lorsque je sens sa main serrer mon épaule que c’est encore sensible. Je m’égards de longues minutes en ce lieu, mes mains montant et descendant le long de son dos. Elle soupire, j’aime ça. « J’ai l’impression que c’était hier la dernière fois… » Une pression de sa main suffit. Ma bouche devient moins subtile, plus forte en pression. Mes dents se mêlent à la partie, je goûte à sa chaire. Je quitte sa nuque pour descendre sur sa poitrine, la recouvrant de baisers et caresses au travers de sa chemise. Elle soupire et cela m’excite davantage. Je tire sur les boutons, ouvrant d’un seul coup le vêtement. Du bout des doigts, je caresse l’arrondi. J’aime les seins des femmes. Et ceux de Kandiss sont parfaits. Avec les dents, j’attrape la pointe durcie que je perçois dans la dentelle. Elle gémit. Avec un sourire, je baisse le vêtement pour accéder à même sa chair, ma langue s’enroulant autour du mamelon, suçotant la pointe. Bordel, j’ai le jean étroit et j’aime ça.

TREY ○ KANDISS

Je suis folle de m’infliger ça, mais je dois arrêter de penser, vivre simplement ce moment qui sera peut-être l’unique. Mon corps reconnait son corps, je suis suave entre ses mains, je suis sensuelle lorsqu’il me regarde. J’avais tort de croire que je pouvais l’oublier avec d’autres, jamais je n’avais ressenti ce que je ressentais dans l’instant avec lui. Je me laisse faire, docilement, je penche ma tête, lui donnant tout le loisir de m’embrasser où il le veut. C’est bon de sentir ses lèvres à lui sur ma chair, d’un seul mot, d’une seule caresse, il efface le passage des autres sur mon âme et mon corps. Il retrouve avec facilité l’endroit exacte qu’on avait découvert être l’une de mes zones érogènes et que bien de mes amants, même peu nombreux ne s’étaient pas attardés. « J’ai l’impression que c’était hier la dernière fois… » Je torture ma lèvre, je ressers mes paumes sur ses épaules. J’ai envie de douceur, mais j’ai aussi envie de plus, avec lui, je suis plus sauvage plus envieuse et impatiente. Je voudrais passer outre les préliminaires, m’attarder juste sur l’essentiel, désir primaire et tellement désiré. Ma chemise ne fait pas long feu et je soupire de cette brutalité, qui me transcende en une seconde. Mon regard se fait brillant pour lui et pour ce que je veux de lui. Ma poitrine est beaucoup plus sensible qu’avant et d’autant plus depuis que j’ai eu Eliott. Il le ressent, lorsque je lui attrape les cheveux pour le serrer. « Je ne suis pas contre les préliminaires, mais…là…maintenant…ce n’est pas ce que je veux ! » Voilà, c’est dit, et cela, à le mérite d’être plus que clair. Je prends les choses en main et par là, j’entends les devants. Je le pousse sur le lit avant de monter à califourchon sur son jean, bien tendu au niveau de la ceinture. Ma culotte frotte avidement sur lui, alors que mes mains se posent non sans pétrir son torse. Je me penche vers lui, mes cheveux tombant eux aussi vers son visage. Je ne demande rien, je sais ce qu’il aime. Une main sur sa gorge, ma bouche se rend directement vers sa pomme d’Adam que je lèche, embrasse et torture de mon pouce. Je suis plus qu’excitée de l’entendre prendre son pied juste avec sa caresse et la chose durcie entre mes cuisses, me donne des élans de plus en plus poussés. Je n’ai jamais été pour le sexe pépère, j’aime le sport et la fermeté, peut-être parce que je suis sensible à beaucoup de choses. « J’ai eu envie de toi, dès le moment où j’ai croisé ton regard, Cooper ! »

KANDISS & TREY

« Je ne suis pas contre les préliminaires, mais…là…maintenant…ce n’est pas ce que je veux ! » Je redresse le visage vers elle, surpris et coupé dans mon élan. Moi, je veux découvrir à nouveau son corps et elle ne semble pas vouloir recevoir ma tendresse du jour. Bien. Un brin en colère de ce qu’on me retire que j’offre pourtant volontiers, je la laisse me pousser sur le lit sans rien dire, laissant uniquement mon corps réagir à cette pression. Son bassin frotte contre le mien, elle va directement à mon point le plus sensible. Ma pomme d’Adam, ouais je sais c’est idiot, mais putain que c’est bon. Bordel, elle sait s’y prendre et je ne me souvenais pas de cette sauvagerie chez elle. Je sers les mâchoires, attrapant ses hanches dont je comprime la peau entre mes doigts puissants. « J’ai eu envie de toi, dès le moment où j’ai croisé ton regard, Cooper ! » Je lève un sourcil, amusé par cette révélation. Moi aussi, enfin dès que mon regard a observé son corps formé, j’ai imaginé son corps dansant avec le mien. Elle semble fougueuse et cela me plait. Mais j’aime dominer mes partenaires, j’aime avoir le contrôle sur elle aussi d’un mouvement, j’inverse les positions pour être sur elle. J’écarte ses bras que je pose sans délicatesse contre le matelas, faisant tomber mon visage sur ses deux collines pour faire grimper la tension, mon bassin imprime des coups d’avants en arrières, prémisse à ce que je vais bientôt faire. Elle rugit telle une lionne et je grogne comme un fauve qui dévore sa proie. Je relâche ses bras pour remonter sa jupe. D’un mouvement de main, sa culotte se retrouve entre mes doigts et je la lance plus loin. Ses mains à elle s’agitent sur mon jean afin de libérer mon sexe gonflé de désir. Je sors un préservatif de mon tiroir pour l'enfiler. Elle m’excite rien qu’à son regard, qu’à cette bouche de velours et de formes. D’ailleurs, j’y vais avec plaisir pour croquer dans ce fruit avec délice. Nos langues s’unissent alors que nos intimités se frôlent, se touchent sans pour autant s’unir. Comme pour se dompter, pour réapprendre à se connaître avant l’invasion. Je gémis dans sa bouche, elle réagit. Ses mains palpent mon derrière, ses ongles marquent ma chair. Ne tenant plus, le sexe vibrant, je descends une main pour la guider entre ses lèvres humides et je glisse d’un seul coup au fond de son antre brûlante.

TREY ○ KANDISS

Je me retrouve rapidement sur le dos, la lourdeur de son corps qui appui sur moi, me donne des envies de plus en plus poussées. Je n’attends pas pour me cambrer lorsque sa bouche touche de nouveau ma poitrine. Putain que c’est bon. Je suis dans un état de transe que je ne me connaissais pas, c’est lui qui rend comme ça. J’y suis peut-être allée un peu fort en lui disant directement que j’avais juste envie lui, mais l’essentiel passe avant tout. Si je laisse trop de sensualité entre nous, je sais que je ne m’en remettrais pas une fois la soirée passée. Rapidement, et comme je l’ai demandé, je me retrouve nue sous lui, et je fais de même pour son jean que fais juste glisser ce qu’il faut, avant qu’il ne se redresse pour prendre une protection, bien utile. Je ne compte pas me retrouver à nouveau enceinte, même si je prends la pilule depuis longtemps maintenant. De nouveau son corps s’allonge sur moi, je suis comme une enfant attendant son cadeau, je retrouve bien vite le goût de ses lèvres contre les miennes que je dévore plus que je l’embrasse. Il me rend fiévreuse et je le veux en moi, pour moi. Mes mains se posent sur ses fesses fermes que je pétris non sans gémir de l’effet que cela me fait et par la même occasion à lui. Je remonte le long de son dos, laissant les marques de mon passage, je suis surprise et pourtant je m’y attends. Il se glisse en moi et je me laisse aller dans une vague de gémissement, alors qu’il danse de plus en plus en moi. J’essaie de me redresser, mais Trey me bloque, me serrant les poignets sur le lit. J’aime ça, il n’a pas idée combien j’aime cette sensation de dominance sur moi. Il plonge de plus en plus en moins, cognant contre mon bassin. La chambre est envahie de nos pulsions, de nos gémissements et j’en oublie la moitié de ma vie, c’est comme si je retournais des années en arrière, j’en laisserais presque échapper les trois mots interdits maintenant. Mes cuisses montent lentement le long de son corps serrant ses hanches et emmêlant mes jambes aux siennes. Ma tête bascule, la chaleur monte au creux de mes reins, comme un magma en fusion, mais qui n’est pas prêt d’éclater. J’aime le sexe, mais je l’aime encore plus avec lui. Je serre sa chair laissant des traces rosées de la pression que j’y mets. « Je…J’en veux plus… Donne-moi tout… » Mes mots ne tardent pas à avoir de l’influence sur lui. Il se retire attrapant mes hanches pour me retourner, je me positionne de nouveau pour le recevoir. Trey revient, cognant en puissance contre mes fesses, putain ! C’est trop bon.

KANDISS & TREY

La sensation que je sens autour de mon membre est jouissive. Bordel, est-ce que ça vient des choses que je ressens au fond de moi ? Je ne sais pas. Mais putain que c’est bon. Je m’active en elle avec rapidité et aisance, elle m’accueille sans complexe, sans se retenir. Je prends tout d’elle, son odeur, son souffle saccadé, son regard et ses bruits. J’ai l’impression d’être à nouveau ce gamin fou d’amour pour elle, qui imagine un avenir avec elle à son côté. La pression au niveau de mon cœur explose et je ravale tout, devenant plus fort et puissant dans mes coups de reins. Ses mains sont un repaire précieux sur ce qu’elle ressent, elle aime ça. Je le vois à son regard, je l’entends à ses gémissements mais je le ressens davantage à l’expression de son corps. A la pression de son intimité qu’elle exerce sur mon membre. « Je…J’en veux plus… Donne-moi tout… » Je me mords la lèvre, sortant de son mont. Je la redresse, la retournant pour retourner à l’intérieur d’elle dans une position plus bestiale, plus animal. Comme deux bêtes avides de sexes et de violences, je pénètre en elle avec force, adoptant un rythme poussé. J’ai le souffle en saccade, des frissons sur les bras et les oreilles brûlantes. Je grogne, serrant la chair de ses hanches, ma vision sur son dos et ses fesses rondes. J’aime ce corps. Encore plus aujourd’hui qu’avant. Elle gémit brutalement lorsque je frappe au bout de son antre. Je sens une goutte glisser le long de ma colonne, je suis presque en transe. Je m’arrête à un moment, lorsque je sens que je suis au bord de l’explosion. Je laisse le haut de mon corps tomber sur elle, soufflant dans sa nuque. « Putain, c’est trop bon Kandiss… » Je sens qu’elle rit légèrement à son corps qui tressaute. Je me retire d’elle, m’allongeant sur le dos afin qu’elle reprenne place au dessus de moi. Vas-y ma belle, domine-moi. Elle me chevauche et je la regarde, mes mains sur sa poitrine que je torture avec délice. Elle gémit et mes yeux se révulsent. Reviens, reviens ma belle !

TREY ○ KANDISS

Rien de tel qu’un moment d’abandon avec Trey pour savoir que je n’aurais jamais plus d’amant meilleur que lui. Il n’est plus ce gamin hésitant, il sait où il va et ce qu’il veut, tout comme moi. Je ne suis pas farouche en ce qui concerne le sexe, bien au contraire, j’aime tout faire, tout tenter ou presque, surtout lorsque j’ai une totale confiance. Je regretterais peut-être de ne pas avoir donné plus de tendresse à cet homme qui me donne du plaisir, mais il est encore bien trop tôt pour moi. Je ne suis pas certaine de pouvoir faire demi-tour si je viens à me montrer tendre. Je souris, lorsque j’entends sa respiration saccadée et ses mots dans mon dos. « Putain, c’est trop bon Kandiss… » Je ris avant de lui dire tout en tournant mon visage vers le sien. « Et encore tu n’as pas tout vu » Je suis aussi essoufflée qu’il peut l’être, et j’espère que cela n’est qu’un début. Il me quitte de nouveau pour s’allonger sur le lit, m’attendant. Inutile de prononcer un mot pour le savoir, je n’ai qu’à me fier à l’état de son entrejambe. Je m’exécute, grimpant sur lui, mais je ne reviens pas à la source de plaisir, non, je vais prendre mon temps. Mes yeux se troublent à la sensation de mes mouvements sur lui, ce frottement humide et chaud qui pourtant n’a pas encore attend sa finalité. La chaleur et douceur de ses mains sur ma poitrine me rend folle, je pourrais rester ainsi avec lui toute ma vie. Je donne un coup de reins plus poussé, massant l’objet de mes convoitises. Il a envie. Je me redresse, guidant la partie de lui en moi. Tout mon corps ondule sur lui, de mon visage à mes hanches. Mes mouvements sont amples et lents, ne voulant pas le faire monter trop vite. Je n’aurais peut-être qu’une nuit avec Trey, inutile de précipiter les choses maintenant. Je me penche vers sa bouche, et malgré ce que je me dis, je deviens plus tendre. Mon baiser est tout sauf sauvage, je retrace avec volupté sa mâchoire, allant chercher son point sensible tout en douceur. Mon regard croise le sien lorsque je remonte et je souris, qu’il est beau ainsi offert sous moi, dans un moment de total abandon. Mes mains viennent prendre son visage en coupe, caressant sa peau avec mes pouces avant de fondre sur ses lèvres pulpeuses qui m’enivrent et m’appellent. « Je suis à toi…Et seulement à toi… »

KANDISS & TREY

« Et encore tu n’as pas tout vu » Mais je ne demande que ça babe. Tout voir, tout revoir de toi. Pour cette nuit, juste cette nuit, soyons fou. Et puis, nous nous connaissons. Même si son corps est totalement différent, il respire la sensualité aujourd’hui avec ses formes pulpeuses et arrondis. Auparavant, elle était belle mais aujourd’hui, elle est divine. Elle me domine langoureusement, presque tendrement que j’en suis surpris. J’aimerais qu’elle continue la bestialité comme tout à l’heure mais elle semble se calmer, chercher la douceur et la tendresse que j’étais prêt à lui offrir au début. Je suis surpris mais je ne montre rien, récoltant les frissons et vibrations de mon plaisir avec avidité. Elle se penche, venant m’embrasser et je réponds à celui-ci avec la même douceur. Je me laisse faire, appréciant la tendresse que je reçois. Car il n’y a pas photo, je n’ai pas été un amant tendre depuis longtemps. Lou’ déteste ça et mes autres conquêtes ne sont pas importantes. Mais là, sous Kandiss, je me sens important pour elle. Et je sais que je le suis, j’ai été son premier et elle a été ma première. Nous sommes liés d’une certaine façon. « Je suis à toi…Et seulement à toi… » Un long frisson parcourt ma colonne vertébrale, je grogne presque contre sa bouche. Mais ces mots, rien que de les entendre, ça me fait quelque chose. Comme un pincement là, juste à l’intérieur de ma poitrine. Mes mains caressent ses hanches, remontent le long de sa taille, glisse dans son dos pour aller jusqu’à ses cheveux. Je tire dessus sans force, ouvrant sa nuque pour y glisser mes lèvres, marquant mon passage derrière l’oreille. Elle gémit, elle se contracte et j’aime cette pression sur mon membre. Mais la position ne me suffit plus. D’un mouvement, je nous retourne. On se positionne dans le lit et je pose mes mains sur le mur, ayant besoin de violence pour extérioriser ce sentiment étrange qui m’habite à nouveau. Je donne des coups plus puissants, plus violent dans son triangle de plaisir. Elle gémit, elle accompagne mes mouvements et je me sens décoller. Pourtant, ce n’est pas assez grand, pas assez haut. Je voudrais lui montrer combien je suis un bon amant à présent. Je tente, peut-être qu’elle ne refusera pas. Je sors de son antre, frottant mon membre entre ses lèvres humides sans retourner dans la cavité brulante. Je pose mes lèvres dans sa nuque, laissant ma langue se mêler au jeu. Je vais du nord au sud sans oublier un seul centimètre de sa peau qui subit ma langue coquine. J’écarte ses cuisses avec mes mains et fond à l’intérieur, ma bouche déjà sur son excroissance de chaire mouillée. Elle gémit, elle se contracte et me donne accès. J’entreprends alors une caresse buccale tendre et puissante à la fois. Je joue avec mes doigts, avec la pointe durci de ma langue. Je lève une main jusqu’à son visage, la laissant lubrifier deux doigts avant de retourner à son intimité à ma merci.

TREY ○ KANDISS

Trey est encore plus sensuel qu’il ne l’était à l’époque. Sa gestuelle, sur moi, me ferait monter au 7e ciel, sans même aller sur mes zones érogènes. C’est encore mieux que ce que j’avais pu imaginer dans mes rêves. D’ailleurs, si j’avais imaginé que le garçon que j’avais aimé serait devenu celui qui se trouver si près de moi, dans l’instant. J’aurais signé pour toute la vie. Notre moment de douceur prend fin et j’en voulais encore, le temps de ma frustration avait été franchi, je voulais plus de chaleur, plus de sentiments. Même si cela n’était pas une bonne chose, j’étais guidée par lui et mon envie bien que mauvaise de le retrouver. Il me surplombe complètement, venant en moi, comme pour se défaire d’une chose que j’ignore. Il est brutal, c’est ce que je voulais au départ, je ne veux pas que cela se termine et pourtant, je sens déjà la lave en fusion de mon ventre bouillir sous ses coups de reins. J’agrippe les draps que je froisse entre mes paumes, cambrant mon corps en réponse au sien. A-t-il lu dans mes pensées ? Il se fait plus tendre, mêlant caresses enivrantes et coquines. Je me laisse emporter par la sensation de sa langue humide et de sa bouche gourmande sur toutes les parties de mon corps. Je ne peux que saisir par moment ses épaules larges et son dos puissant. Ô combien, je me sens protégée entre ses mains. Je frissonne littéralement, lorsqu’il s’attarde sur mon entrejambe, plongeant avec fougue et sans préavis sur mon intimité qui n’attendait que lui. Je laisse échapper un cri de plaisir tandis qu’il recueille mon plaisir et m’en fait ressentir davantage. Il avance sa main, alors que je clos mes paupières, comprenant seulement quelques secondes après ce qu’il attend de moi. Ca je sais faire. Je m’empare de ses doigts, les glissant dans ma bouche, si semblable à un endroit qu’il vient de quitter. Ma langue ne reste pas en reste. Il gémit contre mon sexe de ce que je lui fais, avant de se retirer pour plonger au plus profond de moi. Je suis au bord du gouffre, mes muscles se contractent, je gémis, je froisse les draps. Mes yeux et ma tête basculent presque en même temps, tandis que je sens le feu monter comme une explosion. Je place mon avant-bras sur ma bouche, entre mes dents, hurlement étouffé par ma chair. Je tremble littéralement, lorsqu’il revient victorieux vers mon visage. Je suis attaquée par des convulsions incontrôlables, la tête dans un brouillard épais et le corps en mode paresse. Je glisse ma main dans sa nuque, l’attirant à mes lèvres dans un baiser fort et puissant. Il a tellement manqué à ma vie. « Viens… » Je le sens revenir en moi, bougeant plus doucement qu’au départ, juste là, au-dessus de moi qui suis encore sous le coup de mon orgasme. Nos yeux ne se quittent plus, comme avant, lorsqu’on nous faisions l’amour. On voulait voir l’autre jouir pour se sentir encore plus amoureux. J’ai une forte envie de le dire…comme un écho à notre passé. Je caresse ses flancs, ses bras et ses épaules. Je ne quitte pas une seconde son regard et même lorsqu’il frôle mes lèvres des siennes.

KANDISS & TREY

Je me sens victorieux après ce que je viens de lui faire, mais surtout du plaisir qu’elle a ressenti, volant comme une vague sur mon pour satisfaire mon égo. J’aime faire crier une femme avec mon muscle lingual, je me sens puissant. « Viens… » Je remonte le long de son corps, me plaçant devant son visage alors que ses cuisses s’ouvrent pour que je revienne à l’intérieur. Ma virilité franchit la barrière de la chair pour s’engouffrer dans le four de son intimité. Je soupire, je frissonne d’aise et mon regard ne quitte plus le sien. Je n’ai plus envie d’être fougueux, j’ai envie d’être doux. Et même si elle souhaite une fin en apothéose, je ne lui donnerais pas ce plaisir. Ses mains répondent et je sens que je n’ai pas besoin de forcer. Petit à petit, je fais remonter la température de mon corps, je redonne à nouveau satisfaction à mon plaisir. Les contractions de ses parois me donnent comme des coups de jus au ventre. Mon visage se penche vers le sien pour frôler ses lèvres, et je me redresse, un sourire au coin des lèvres. Ses cheveux éparpillés sur l’oreiller, son regard brillant et encore lointain de l’orgasme précédent, me font revenir des années en arrière, lorsque nous faisions l’amour dès qu’on était ensemble. J’avais besoin de son corps et elle aussi, nous étions presque deux aimants ayant besoin de s’unir dès que nous étions proches. Je me rends compte que même avec Jules, je n’ai jamais ressenti ce qui se passe en moi. Peut-être que je suis comme Chad au final, incapable de ressentir quoi que ce soit. Bien que lui ne prenait même pas de plaisir à faire la chose alors que moi si. Je grogne, je râle au fond de la gorge, faisant trembler ma pomme d’Adam. La chaleur monte progressivement, comme un venin mortel qui s’approche doucement du muscle vital pour l’éteindre. Sauf que lorsque mon plaisir est à son paroxysme, mon cœur explose. Je me raidis au-dessus d’elle, l’emportant avec moi au pays du nirvana. Main dans la main, nous affrontons ensemble la brûlure puissante et les frissons exquis. Je m’effondre sur elle, le cœur au bord des lèvres et le souffle rapide. Je redresse le visage et le sourire qu’elle m’offre est bien plus précieux que celui des autres. Le frisson remonte jusqu’à mon cerveau et je quitte sa chaleur pour affronter le froid et le vide interne. Étrange. Je ne fais aucun geste envers elle, et pourtant j’en crève d’envie. Mais non. Cette partie n’est pas là pour signer une remise en couple. Du moins, c’est ce que je crois. Et lorsqu’après plusieurs minutes elle se redresse, j’en conclus que j’ai raison. Elle tourne son visage vers moi et j’étire un sourire. « Désolée pour ta chemise, sers-toi dans mon placard ! »

TREY ○ KANDISS

Trey se montre doux et tendre, et je sais que cela va me faire basculer, mais dans la beauté de l’instant, je me laisse faire, le voulant autant que lui le désir. Il y a de la nostalgie dans notre union, plus de frustration, plus de colère, plus de non-dits, il y a lui et moi, comme avant. Ce que j’ai envie de lui dire combien, je l’ai aimé, combien, je dois l’aimer encore, mais la peur une nouvelle fois me bloque dans les sentiments que je veux révéler. Nos mains liées se resserrent l’une à l’autre, il part me laissant à mon tour emporter par son propre plaisir. Je souris la respiration encore difficile, mais je ne sais pas, il vient de m’offrir un feu puissant au fond de moi, je me sens bien. Bien que je sache qu’il va falloir que je rentre, même si l’envie de rester auprès de lui, me tanne l’esprit depuis que je suis entrée dans cette chambre. Je reprends mon souffle, il ne bouge pas, restant près de moi sans aucun baiser, sans aucun bras qui m’entoure et je me sens subitement de trop, ou peut-être est ce le signe qu’il faut que je me sauve, profitant de ce moment avant de ne pouvoir plus jamais faire demi-tour. Je me redresse, cherchant à tâtons les vêtements que je n’avais plus sur moi. Je le regarde avant d’enfiler ma culotte et je contemple ma chemise sans bouton. « Désolée pour ta chemise, sers-toi dans mon placard ! » Je jette la chemise près de mon sac à l’entrée et j’ouvre son placard, attrapant la première chemise que je trouve, une kaki, bien trop grande pour moi, mais ce n’est pas grave. Je l’enfile, faisant un nœud en bas pour l’arrêter en haut de ma jupe. Je secoue mes cheveux couleur or avant de soupirer et de m’approcher du lit où il est encore. Je m’assois tout en posant une main sur son ventre. « Faut qu’y aille parce que…je vais encore mettre plus d’une heure pour retourner sur Brooklyn en métro…Mais…je voulais que tu saches que…Enfin…*je ne trouve pas ces putains de mots* … Que j’ai aimé ce petit retour dans le passé ce soir. Merci de m’avoir offert ça…J’ai ton numéro…et je te laisse le mieux au cas où… » Je me penche, trouvant sa bouche dans un dernier baiser qui n’avait plus rien de sexuel, trop de sentiment, ma belle, dégage d’ici avant de tout gâcher. Je me lève et il me suit, m’attrapant le bras avant d’enfiler un jean et un tee-shirt. Il insiste pour que je rentre en taxi et je lui explique que je n’ai pas liquide sur moi, mais je connais trop Trey, il ne perd jamais une bataille contre moi. Je me retrouve rapidement, avec lui dehors à attendre le taxi qui arrive enfin. Je me tourne vers lui, le serrant dans mes bras et me hissant sur la pointe des pieds pour retrouver ses lèvres une dernière fois, mais cette fois, il ne répond pas. Je suis déçue et j’ai subitement envie de pleurer, trop d’émotions pour ce soir, et je suis sensible. « Ok…J’ai compris… »

KANDISS & TREY

Je l’observe fouiller dans mes affaires pour prendre une chemise à moi. Elle s’approche de moi une fois complètement habillée, s’assoit sur le bord de mon lit et pose une main sur mon ventre. Mon regard reste sur cette main alors qu’elle parle : « Faut qu’y aille parce que…je vais encore mettre plus d’une heure pour retourner sur Brooklyn en métro…Mais…je voulais que tu saches que…Enfin…*je ne trouve pas ces putains de mots* … Que j’ai aimé ce petit retour dans le passé ce soir. Merci de m’avoir offert ça…J’ai ton numéro…et je te laisse le mieux au cas où… » Elle se penche pour un baiser que je ne lui refuse pas. Je glisse une main dans ses cheveux et elle se relève en laissant son numéro sur mon bureau. Je sors du lit, lui attrapant le bras. « Attends ! » J’enfile un jean et un tee-shirt rapidement, je mets ma veste. « Tu vas rentrer en taxi, dans cette tenue, tu risques de te faire agresser ou pire… » Elle répond et j’étire un sourire. J’ouvre ma porte de chambre et l’accompagne jusqu’au trottoir pour héler un taxi jaune. Elle se tourne subitement vers moi pour une dernière étreinte, pour un dernier baiser auquel je ne réponds pas. Je lutte pour ne pas céder à cette envie pressante de la garder avec moi, de lui dire de tenter une nouvelle fois. Que plus rien ne s’oppose à une seconde chance. « Ok…J’ai compris… » Elle s’éloigne et je grimace, attrapant sa main. « Attends, excuse-moi… » Je lui encadre le visage de mes mains, l’attirant contre ma bouche charnue pour un baiser fort, tendre et pressé à la fois. « Prends soin de toi Kandiss… Et, j’espère qu’on se reverra une prochaine fois. » J’étire un sourire, déposant un baiser sur son front alors que le taxi klaxonne. Je me penche vers la portière que je lui ouvre, j’ouvre la portière passagère avant et je donne un billet au conducteur. « Elle va à Brooklyn, je pense qu’il y a assez, gardez la monnaie ! » Il semble content, sa soirée commence ou termine bien. Kandiss me lance un dernier regard et je fais un signe de main avant de me retourner sans attendre plus longtemps. Je n’aime pas cette chose étrange que je ressens. Je suis certain de ce que ça veut dire et ça m’énerve. Pourquoi ? Après seulement une soirée, un échange intime et j’ai l’impression que mon cœur saigne à nouveau. Je rentre dans ma chambre, ouvre ma bouteille de whisky et en vide la moitié. Je m’écroule sur le lit.

TREY ○ KANDISS

Je me suis trompée, finalement, il n’y a peut-être pas de possibilités pour que lui et moi, on…Sa main agrippe la mienne et il m’attire vers lui, mon cœur explose en un millier de morceaux. Je me sens subitement vivante. Ce baiser comptait plus que les autres, parce qu’on avait déjà passé la barrière du sexe et c’est ce que je voulais savoir, si cette nuit était juste un rappel de mon passé, ou une promesse que peut-être on pourrait…reformer un nous. « Prends soin de toi Kandiss… Et, j’espère qu’on se reverra une prochaine fois. » Je suis encore sous le coup de mes émotions, mais je sais ce que tout cela veut dire et j’en suis heureuse. Cela me donnera du courage pour prendre la bonne décision. J’entre dans le taxi et je regarde Trey à travers la vitre, un sourire timide aux lèvres. Je lui rends son signe de main avant de le voir disparaitre. Ma main se porte à ma bouche et je souris niaisement. Je viens de passer une soirée plus que magique, comme j’aurais souhaité qu’elle se passe dans mes rêves. Le chauffeur du taxi me regarde dans le rétro et se met à parler. « C’est un baiser passionné, ça pour sûr, ma petite demoiselle. Il est sacrément amoureux votre Jules » Je ne peux m’empêcher de sourire, un homme qui ne nous connait pas, se permettait de dire ça. Mais en même temps, ça me fait du bien. Et puis, je ne risquais pas de retomber sur lui un jour, le chauffeur de taxi bien entendu. « Ce n’est pas mon petit ami, il l’a été, il y a longtemps… » Il me coupe et rigole. « Bah, vous savez, j’en ai vu des couples ensemble ou pas, mais, vous, vous l’aimez et lui…il est raide dingue, des mecs qui sont comme ça, j’en vois pas tous les jours » Je souris de plus belle et je touche de nous mes lèvres avec nostalgie, il me manque déjà. Il a occulté avec une facilité fascinante, ma pseudo relation avec Stefan. Je discute encore un peu avec le chauffeur avant de me placer contre la fenêtre pour regarder les lumières de Manhattan. Mes yeux suivent les faisceaux lumineux et je revois chaque moment de cette soirée avec plaisir. Sauf peut-être celui où je lui mens. Josh, le chauffeur, m’annonce qu’on est arrivé et je le remercie. Il me souhaite bonne chance et je le remercie avant de sortir de son taxi. Il retourne sur l’île et je lui fais un signe. Je prends une longue respiration, avant de monter les marches jusqu’à mon appartement au 3e. Je passe la clé dans la serrure et j’entre, trouvant Pierce devant la télé, Eliott sur ses genoux. J’ai un sourire, touché par le tableau. « Il n’a pas voulu aller au lit tant que tu n’étais pas rentrée » Pierce m’interroge du regard en voyant la chemise d’homme sur moi, et je lui fais un sourire et un haussement d’épaules. Je me mets à genoux devant le canapé, caressant les cheveux châtain clair de mon bébé. « Eliott…mon ange, il est tant d’aller au lit » Il ouvre les yeux difficilement et je lui embrasse le front. « Aller viens… » Avec l’aide de Pierce, je l’emmène à sa chambre pour le border. Il ressemblait tellement à Trey, encore plus depuis que je venais de le revoir. Je referme la porte et Pierce prend sa veste. « Tu ne veux pas rester dormir ici, il est tard et…pardon pour le retard…je… » Il se tourne vers moi avec un sourire « Tu as passé un moment avec ton patron, ok…c’est ok… » « Non, tu n’y es pas, c’était pas Stefan…c’était…Trey…le père d’Eliott » « Alors, là je veux savoir » il repose sa veste et m’attire vers le canapé, m’obligeant à m’assoir pour tout lui raconter. « Alors ? » Je cache mon visage, je suis à la fois excitée et folle. « Et bien, je l’ai revu au drugstore et…on a parlé…et puis… » « Et puis tu as couché avec lui ! » « Oui, mais non…c’était différent. Je veux dire, on n’avait pas planifié. Ce n’est pas que je voulais renouer le passé, mais je me suis rendu compte que je l’aimais toujours » « Même après tout ce temps ? » « Oui, même après tout ce temps, je sais…c’est dingue. Mais…enfin, c’était génial…ce qu’il y a, c’est que je lui ai menti pour Eliott, j’ai inventé, un truc de fou et j’ai peur qu’il m’en veuille après » « Parce que tu comptes le revoir ? Et partager encore une nuit ou plus avec lui… » « NON ! Enfin, peut-être, je ne sais pas…Il y a eu quelque chose, mais je ne sais pas si lui, il voudrait et lorsqu’il apprendra pour Eliott, je doute qu’il soit super heureux…est ce que tu crois que… » « Tu devrais lui dire ? Oui, je le crois et le plus rapidement sera le mieux, parce que si tu veux avec une chance avec ton Roméo, le mensonge n’est pas une bonne chose» Je serrais mes deux mains entre elles et je sentis les bras de Pierce sur mes épaules. Je me lovais contre lui, sans paroles, juste sa présence. Il avait raison, je devais le faire, mais devais-je aussi en parler à Eliott ? Je verrais bien demain. Ce soir, je ne voulais plus me torturer l’esprit. « Faut que j’y aille, tu me téléphones demain ? » Je lui fis un geste de la tête et je le raccompagnais à la porte. « Merci encore… » Il embrassa mon front et je laissais me quitter. Une fois la porte close, j’allais vers ma boite dans le buffet, entre les pages d’un vieux livre, je ressortais des photos de Trey. J’étais prise de nostalgie, caressant doucement le visage sur le papier glacé. « Je t’aime…Trevor… »