Il ôta sa veste noir et desserra sa cravate tout en pénétrant dans le salon. La table était mise pour deux, un sourire aux lèvres il se dirigea vers la chambre. Il savait déjà ce qu'il allait découvrir sur son lit, il n'y avait qu'une seule personne pour crocheter sa serrure et pénétrer ainsi dans son intimité. Il poussa la porte de sa chambre, puis lentement il pénétra dans la pièce, sombre, éclairée par de nombreuses bougies dispersés un peu partout. Son cœur se mit à cogner contre sa poitrine alors que son regard se posait sur elle.
- Tu es fabuleuse...Que pouvait-il dire face au spectacle de son corps nu, il aurait été vain de tenter d'échapper à cet avant goût de paradis. Elle était si belle, tellement qu'il en venait à penser que ce n'était qu'un rêve, un mirage, une vulgaire illusion créer par son esprit dans le seul but d'évacuer toutes ces pulsions qu'il retenait depuis si longtemps déjà [oui, déjà deux heures qu'il n'avait rien fait] Ses cheveux étaient relevés d'un côté et tombaient en cascade dans son dos.
- Merci, tu n'es pas mal non plus.Un sourire et elle se redressa, s'appliquant dans chacun de ses gestes à éveiller chez lui ce désir qu'il réfrénait. Il se pencha à quelque centimètres d'elle puis l'embrassa. Ses lèvres étaient si douces, elles sentaient si bons. Enivrait par son parfum, il la saisit par la taille pour mieux la pousser sur le lit. Elle le serra fortement alors qu'il l'embrassait. Il fut envahi par ce désir qui battait déjà son plein avant même qu'il ne franchise le pas de sa porte. Il la serra plus fort, la poussant en arrière, au plus près de ses draps, sans cesser de l'embrasser. Et alors qu'enfin il pensait pouvoir se libérer de toute cette frustration qui s'était abattu sur lui durant la journée... il se réveilla... ce n'était finalement qu'un rêve. Un coup d'oeil sous le drap et il comprit que tout n'était pas que dans son rêve. Un léger mouvement sur sa droite et il aperçut de quoi assouvir ce fantasme nocturne. La journée commençait bien.
- Qu'est-ce que tu fais Alencar ?Un jeune homme, une serviette autour de la taille le fixait un sourire hagard sur le visage. Il leva la main pour lui lancer son oreiller en pleine tête. Il savait déjà pourquoi son ami souriait ainsi, il avait encore ramené une fille dans sa chambre et celle-ci devait encore être là. Il poussa un long soupir d'exaspération tout en se redressant, un coup d'œil à sa montre et il conclut qu'il avait dormi plus longtemps qu'il ne le devait. Il se tourna vers son colocataire qui ne lui laissa pas le temps de prononcer sa question.
- Elle est passé, oui.Il se leva d'un bond, peut-être était-elle là encore ? Mais il savait que ce n'était pas le cas, il savait qu'elle ne faisait que profiter du frigo et lorsque l'envie lui prenait, elle profitait de son lit aussi. Au fond, ses amis avaient raisons, il était faible. Il prit une douche froide, histoire de calmer ses ardeurs puis il quitta l'appartement sous le sifflement et les clins d'œil de cet ami si... particulier. Cela faisait plusieurs années qu'il avait quitté le village Amish où il avait passé son enfance. Sa fuite avait fait suite à son exile, il n'osait plus y retourner, il savait qu'il avait déçu ceux qui le considéraient comme son propre enfant.
- Hey ! Vaas ! Tu viens jouer ?!Il se retourna juste à temps pour apercevoir la balle qu'on lui avait envoyé. Un sourire aux lèvres, il retira son t-shirt et rejoint la partie. Il salua les gars qui se trouvaient déjà sur le terrain puis il se mit à jouer. C'était presque reposant, ce sentiment de paix, il ne l'avait jamais ressenti à l'époque, c'était comme s'il avait découvert sa vraie place. Certes ce n'était pas facile d'allier ses études et tous les petits boulots qu'il cumulait pour payer sa chambre, ses fournitures, ses études... tout.
Un souvenir persistant, une douce caresse, des rires, des jeux d'enfants. Il y avait cette jolie jeune fille, sa cousine, son amie d'enfance, celle à laquelle on l'avait prédestiné dès sa naissance. Ils avaient six mois d'écart et pourtant déjà enfants, ils s'appréciaient. Pour Josip elle était comme sa propre sœur, pour elle... c'était encore autre chose.
- Dit Josip, qu'est-ce que tu veux être plus tard ?
- Je veux guérir les malades, soigner les faibles...
- Tu crois que tu y arriveras ?
- J'en suis sûr !
- Alors... quand tu seras docteur, je t'épouserais...
Et elle était partie en courant, après ça il avait passé son temps à l'éviter jusqu'à ce que son père vienne lui parler, lui expliquer les vertus du pardon et surtout, leur avenir en commun. Ce fut le début du changement qui s'opéra en lui, le début de ce désir de liberté qui le poussa à quitter le village, à découvrir le monde au-delà de tout ce qu'il avait connu.
- Alencar ! Prêt pour une nouvelle année à la Great Academy ?!
Une nouvelle année, un nouveau départ, de nouvelles rencontres... c'était ce qui lui plaisait par dessus tout !